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Channel: Commentaires sur : Bordeaux !
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Le vin n’est pas un produit comme les autres, la loi Evin non plus

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Non, le vin n’est pas un produit comme les autres parce qu’il est un produit culturel et son usage en quantité modérée  n’est pas addictif, ni véritablement toxique. Quand il est bu de manière conviviale et, je le répète, en quantité modérée et de préférence occasionnelle, il est un vecteur de lien social, de culture et de plaisir partagés. A ce titre, il a un caractère bénéfique sur les fonctions cognitives. Loin d’être un(e) ayatollah de la santé, je suis -le concernant- d’une libéralité  très grande, jusqu’à avoir suscité dans le temps de mon ministère des dégustations de vin (Bordeaux contre Bourgogne) dans un milieu de grands âgés. En tant que Bordelaise, je suis fière que le nom de ma ville soit mondialement connu à cause de son vin et que ce produit né des siècles précédents et toujours   « élevé » avec le plus grand soin, soit à l’origine d’une vraie culture et de belles traditions.

Mais.. Il n’a échappé à personne que nous sommes dans une société marchande et bien souvent vénale. Des prédécesseurs courageux ont mis en place des lois et des règlements pour que ce produit d’exception ne soit ni banalisé -sur aucun plan- ni dévié. Si nous introduisons des failles supplémentaires dans ce corpus législatif, nous ouvrons grande la porte aux pressions, aux intérêts territoriaux et aux lobbies ; ceux qui profiteront de ces failles ne seront pas les viticulteurs, moins encore  les petits viticulteurs, mais les alcooliers, les grands brasseurs et les cigarettiers.

En voulant définir ce qui est publicité ou information, nous facilitons la tâche aux tricheurs. Deux groupes d’exemples. Les uns concernant l’alcool, les autres dans un domaine différent, mais relevant des mêmes textes : le tabac.

Quand on écrira : « La bière de Munich (ou tout autre territoire) est fabriquée à partir de houblon bio, garanti sans pesticides, ni colorant », est-ce de l’information ou de la publicité ? « Le pinot noir d’Ottrot est le seul à bénéficier d’un ensoleillement de x jours par an, seul à pousser exclusivement sur des collines exposées en plein sud et à être vendangé exclusivement à la main ». Publicité ou simple information ?

Même chose pour les cigarettiers, puisque le tabac relève des mêmes textes. Après l’ineptie de la « cigarette bio », élevée sous la mère, pure nicotine sans OGM, le cigare roulé à la main par d’accortes cubaines, qu’inventeront-ils ? Qu’inventent déjà les cigarettiers qui s’emparent du marché de la cigarette électronique car ils savent qu’inéluctablement la consommation de tabac va baisser et qu’ils doivent équilibrer autrement leurs revenus colossaux ? Oui, la cigarette électronique aide à sortir du tabac mais elle peut être aussi un vecteur d’agents addictifs, et je crains que la grosse pression qui est faite en ce moment pour la « tape » n’en soit le témoin.

Non, l’amendement « César » n’apporte ni simplification, ni clarté. Il suffit d’ailleurs de le lire : l’exposé des motifs est incompréhensible d’un Pékin moyen, or « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », comme ce qui se conçoit dans un but de clarté. Il n’empêchera ni les recours, ni les contestations, mais ouvrira la porte aux pressions, aux stratégies de contournement et aux lobbies.

Mon expérience de la lutte contre les cigarettiers me démontre la faiblesse des lois relativement aux tanks Sherman des multi-nationales. Le moment n’est pas d’affaiblir la loi Evin, loi de santé publique structurante, mais de s’assurer de son application en multipliant contrôles et sanctions. Pour la première fois depuis le vote de la loi Evin, j’ai vu ce mois-ci des mannequins posant pour Saint-Laurent dans un magazine féminin avec une cigarette à la main. Sans doute demain, cela deviendra-t-il de l’ « information ».

L’amendement César a été voté hier en commission mixte paritaire. Comme il a été voté conforme à la version du Sénat, il ne devrait pas revenir en séance. Sauf si..

Pour ma part, députée de Bordeaux, fière de ma ville et de ma région, je n’aurai jamais deux positions, l’une pour le vin (c’est à dire l’alcool car les deux ne peuvent en droit être dissociés), l’autre pour le tabac, bien que le degré de dangerosité du premier soit moindre et surtout différent. Le seul lobby  qui me décide est celui de la santé et de la lutte contre les maladies comportementales (addictions, troubles du comportement alimentaires..) qui sont en train de mettre en péril notre système de santé.

 


Les buralistes

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Ils sont près de 27 000 en France, très divers dans l’étendue de leur commerce (buralistes « secs » ou « humides », tabac-presse..) et dans leur situation à la fois géographique et sociale (du grand Bureau des Champs-Elysée à celui qui maintient seul une activité dans un village rural) et tous, ils sont très insérés dans l’histoire de notre pays et dans sa vie sociale. Rappelons-nous juste qu’il y a quelques décennies les « bureaux de tabac » étaient confiés aux veuves de guerre méritantes.

J’en reparlerai, car l’histoire de ces « débitants de tabac » est, comme celle du tabac lui-même, un marqueur sociétal et un des nombreux fils rouges de notre Histoire, et ce fait n’est pas tout à fait innocent dans les liens complexes qu’entretient l’Etat au tabac et à son commerce.

Le tabac aujourd’hui est unanimement et universellement considéré comme le toxique le plus dangereux et la drogue la plus addictive. Il est urgent de revisiter son commerce et les politiques qui le régissent. Il est urgent de revoir et d’accompagner ceux qui vendent ce toxique au nom de l’Etat.

C’est pourquoi, il y a maintenant près d’un an, j’ai proposé au Président de notre groupe à l’Assemblée (Bruno le Roux) de mettre en place un groupe de travail destiné à travailler sur l’évolution du métier de buraliste. Ceci est aujourd’hui fait avec à sa tête le député d’un territoire frontalier, Frederic Barbier.

Le combat contre le tabac n’est en aucune façon un combat contre les buralistes (non plus que contre les fumeurs, qui sont au contraire les premières victimes) mais, comme d’ailleurs le stipulent les différents « contrats d’avenir » signés entre l’Etat et eux, les buralistes  doivent être des acteurs positifs de nos objectifs de santé publique. Ces objectifs sont simples (du moins dans l’expression) : il s’agit de la sortie progressive et préparée du tabac. La Ministre de la Santé parle de faire de la prochaine génération une génération sans tabac. Cela correspond exactement à ce que je porte en cohérence parfaite avec la Ligue contre le cancer : « sortir du tabac en 2030″.

Cet objectif doit être assumé, ce qui n’a jamais été vraiment le cas. Il doit être préparé et d’abord, avec les buralistes.

Ce sont les principes que j’ai posés dans mes rencontres -nombreuses- avec leurs représentants. Le Président Pascal Monredon, l’ex-Président des buralistes d’Ile de France Cyrille Geiger, les représentants régionaux au cours de ces derniers jours. Dans tous les cas, les entretiens ont été constructifs avec une particulière attention aux plus petits commerces qui ne savent pas toujours comment payer leurs échéances malgré les aides considérables de l’Etat en direction des plus petits bureaux. Je dirai ailleurs le détail de ces aides, dont le montant total équivaut à la moitié du coût annuel de la loi vieillissement qu’il m’a été donné d’élaborer.

Aujourd’hui, cinq jours après un long entretien avec leurs représentants, les buralistes ont fait une action contre les radars et quelques monuments de notre ville, mais aussi contre le siège du Parti Socialiste et contre ma Permanence de députée. En ligne de mire, le paquet neutre qui certes va compliquer leurs problèmes de stockage et de distribution, mais d’après leurs dires comme ceux des cigarettiers « n’aura aucun effet sur la vente ». Etrange paradoxe…

Ne vaudrait-il pas mieux contribuer à ce partenariat que l’Etat met en place ? Qui aujourd’hui ne sait pas que ceux qui veulent réduire la consommation de tabac n’ont aucun autre intérêt que la santé publique ? Dans un bureau de tabac de Bordeaux (le seul où j’ai jamais été mal accueillie), ce sont les clients qui m’ont défendue « mais vous savez bien qu’elle est médecin, comment pourrait-elle défendre le tabac ? »)

Travaillons, mais surtout travaillons ensemble. La situation est trop grave pour nous perdre en vains combats. Personne ne veut la mort du petit commerce, dont le buraliste est bien souvent le dernier représentant et celui dont les plages horaires d’ouverture sont les plus grandes.

Bon anniversaire, Monsieur le Maire,

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Vous êtes à Hossegor côté lac et moi à front d’océan, mais ce n’est finalement qu’une petite distance qui nous sépare. Internet sera la mouette rieuse qui vous portera mon message.

« Bon anniversaire », vous l’imaginez bien cela n’a jamais signifié « bonne journée d’anniversaire ». C’est une sorte d’hommage à tout ce qui a mené jusque là et un souhait pour ce qui vient encore et je l’exprime avec une sympathie très libre pour tout ce que cela suppose de beau courage. Nous nous suivons de peu en âge et je sais qu’il n’exclut pas les grands desseins, mais qu’il en fait plus justement compter les marches et mesurer l’effort pour chacune.

Que cette journée vous soit une halte chaleureuse, une bouffée d’air océanique,

bon anniversaire, Monsieur le Maire,

MD

 

Bordeaux, Terre d’Accueil

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Initiative citoyenne, spontanée mais responsable et organisée, Bordeaux Terre d’Accueil renoue avec la grande tradition d’accueil de notre ville.

Quelques précisions :

- nous sommes en contact quasi-quotidien avec la Préfecture, qui était bien sûr informée en amont de notre initiative. C’est en effet l’Etat, et en l’occurrence son représentant, le Préfet, qui a pour mission de piloter et d’organiser l’accueil des réfugiés. Samedi (demain 12 septembre a lieu une réunion au Ministère de l’intérieur où l’ensemble du dispositif sera présenté par le Ministre Bernard Cazeneuve. Nous nous inscrirons bien sûr dans ce dispositif, mais ne cachons pas que notre ambition est de porter notre ville très haut dans cet accueil grâce à l’engagement des Bordelais au sens métropolitain de ce terme.

- contactez nous de préférence par mail à l’adresse BordeauxTerredAccueil@gmail.com pour nous signaler vos disponibilités pour aider : logement d’un réfugié, aides plus ponctuelles (repas, goûters, aide aux enfants…). Notre objet est très clairement d’entourer les réfugiés de convivialité et d’amitié pour qu’ils se sentent bien dans le quartier où ils sont accueillis.

- nous vous adresserons une courte fiche  à remplir pour avoir des précisions sur vos propositions (par mail). En cas de nécessité d’explications complémentaires, contactez le 06 80 89 47 37.

- Les 21 propositions d’accueil à domicile déjà reçues ont déjà été communiquées à la préfecture et nous ferons ainsi régulièrement. Vous serez contacté dès que des personnes en concordance avec vos propositions arriveront à Bordeaux.

- Précisons que cet accueil au domicile sera temporaire dans l’attente de l’obtention du droit d’asile (si attente il y a) ou dans l’attente de l’accession à un logement durable.

- Le suivi de l’accueil sera réalisé en collaboration avec les associations engagées de longue date dans cet accueil et auxquelles nous rendons hommage. Le Conseil régional d’Aquitaine s’est engagé à leur égard pour des aides financières

- Ce qui ne doit pas être temporaire, c’est la convivialité et les aides diverses dont nous devons entourer les réfugiés. Vos propositions dans ce sens sont nombreuses et témoignent d’un engagement très positif et chaleureux.

Notre initiative a boosté les énergies et nous nous en réjouissons. Je vous tiendrai pour ma part régulièrement au courant.

Voilà, c’est simple, sans arrière pensée. Humain, simplement humain.

 

 

 

 

 

Opération Frankton

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Ils partirent 10, 2 seulement parvinrent… Nous étions le 7 décembre 1942. Dix jeunes anglais, officiers de la marine britannique, acceptèrent d’exposer leur vie pour une opération hautement risquée : remonter nuitamment la Garonne en kayak pour poser des mines à Bordeaux sur des navires allemands qui transportaient des armes et des munitions.

Deux seuls parvinrent ou plus exactement, ont survécu. L’explosion des bateaux eut un grand impact psychologique sur la population et les forces alliées, et par ailleurs sauva le port de Bordeaux qu’il était prévu de détruire.

Le caractère exemplaire de l’action de ces jeunes marins (dont aucun de ceux qui furent pris, puis fusillés ne parla sous la torture) est demeuré dans les mémoires comme emblématique des actions héroïques de la deuxième guerre mondiale.

Aujourd’hui, nous avons célébré place Frankton en bord de Garonne ce haut fait et ces héros en présence du Consul d’Angleterre et de représentants des forces britanniques.

Nous avons salué en privé l’engagement du Royaume Uni dans la coalition contre DAESH. Dans les moments difficiles, l’Angleterre et la France se retrouvent toujours unis et solidaires

Propriété publique

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On se souvient de l’émotion qui entoura il y a quelque dix ans la perspective de vente de l’hôtel de la Marine dans le 7ème arrondissement de Paris ; émotion totalement justifiée qui dépassa très vite le milieu culturel et les Parisiens eux-mêmes pour réunir tous ceux qui légitimement se percevaient comme propriétaires immatériels de ce  lieu exceptionnel. Site, histoire, regard unique sur Paris, pas question d’admettre que ce lieu abrite un hôtel ou des logements de luxe. Nicolas Sarkozy renonça, et en 2018, la majeure partie de ce bâtiment sera ouverte au public.

Combien d’exemples pourrais-je donner… De Ministères sauvés de la vente, de tant de lieux que des édiles soucieux de l’Histoire ont sauvé d’un sort médiocre. Avouons-le, ce n’est pas la généralité, mais l’objet de ce billet n’est pas de faire procès mais d’essayer de faire oeuvre utile.

A Bordeaux, le Maire a décidé de mettre aux enchères l’hôtel de Raguenau, construit dans la même décennie que l’hôtel de la Marine et au même niveau de qualité.  Il est un des rares bâtiments de la fin du XVII ème siècle dont notre ville puisse s’enorgueillir. Chaque Bordelais connaît le balcon arrondi qui couvre son entrée et la glycine séculaire qui s’y love et le couronne. Exceptionnel en tous points.

Depuis deux siècles, la Ville soit l’occupe pour des usages qui font sens dans notre histoire (l’octroi, les archives..) et elle en est depuis bien longtemps propriétaire. Je dis bien : la Ville, pas le Maire.

Aucun Maire d’ailleurs, malgré des temps qui ne furent pas tous aisés, n’a songé à le vendre. Adrien Marquet est à l’origine de multiples réalisations (dont le stade appelé aujourd’hui « Chaban »), Chaban lui-même n’en a pas fait moins (dont le pont suspendu qui, lui aussi, s’appelle désormais Chaban..), ni l’un ni l’autre n’ont eu l’idée de vendre le patrimoine municipal pour les financer.

Alain Juppé a vendu cinq immeubles pour financer la part de la Cité Municipale qui lui revenait, dont l’un, historique également, place Pey Berland et un autre, rue père-Louis-de-Jabrun qui eût utilement pu devenir la « maison des associations » qui manque cruellement à Bordeaux. Rassurons-nous, pour l’instant, le Palais Rohan n’a pas été mis dans la corbeille commerciale du Maire et je dirais même que, convenablement entretenu et mis en valeur, il ne paraît pas immédiatement menacé.

Ni entretien, ni réparations au contraire depuis 20 ans pour l’hôtel de Raguenau. Ce qui lui permet aujourd’hui d’évoquer le mauvais état de l’immeuble pour le vendre. Un peu comme ces maquignons qui ne nourrissent pas une bête dont ils veulent se débarrasser.

J’enrage parce que cela vient en contrariété de tout de ce que nous devons défendre concernant la propriété publique. Ni un Maire, ni le Président d’aucune collectivité territoriale, non plus -d’une façon différente-  qu’un Ministre ou un Ambassadeur, n’est propriétaire des lieux remarquables qui lui sont confiés.
Il a le devoir de les entretenir, pas de les vendre. Il en est le dépositaire, en aucun cas le propriétaire.

L’hôtel de Raguenau appartient aux Bordelais, à leur Histoire, au prestige de leur ville et à son attrait, ce dernier que le Maire s’attribue trop souvent. Espérons que la mobilisation des Bordelais, l’engagement des élus d’opposition, sauront convaincre. Si nous devions nous contenter du vote des élus municipaux majoritaires, vote automatique, sans une faille quel que soit le sujet, chacun de ces élus sera comptable de cette perte dans le prochain tome de l’histoire de Bordeaux « Bordeaux au XXIème siècle », où ne risque de figurer aucune des réalisations urbaines des trois mandats d’Alain Juppé, non plus que la médiocre et intensive promotion immobilière dont notre ville demain sera défigurée.

 

 

 

Parc Lescure : Rénover mais sous condition de privatisation partielle

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Nous étions très nombreux vendredi 13 février pour débattre avec riverains et sportifs du projet de la Mairie pour l’avenir du Stade Chaban Delmas et de la Plaine des Sports.
Les échanges ont été nourris, argumentés et de très nombreuses réserves ont été émises sur ce projet qui détruit des éléments patrimoniaux du stade Art Déco et fait la part belle aux investisseurs privés au détriment de la pratique sportive actuelle.
La Plaine des Sports est utilisée quotidiennement par plus de 800 personnes sur des amplitudes horaires allant de 7h à 23h en période estivale. Comment alors, concilier dans un espace réduit et dans un respect et un confort de tous, des pratiques sportives parfois bruyantes et des logements ? Cinq mille mètres carrés de surfaces commerciales sont cédées au privé. Elles n’ont rien à y faire sinon établir comme une règle que la consommation doit régenter toute autre activité.


Les équipements sportifs de proximité ne font pas partie des investissements privilégiés par la Mairie qui mise en priorité sur les équipements sportifs de prestige, sur les pratiques professionnelles, à l’image du Grand Stade.
L’objectif assumé du projet et de la commande est qu’il ne coûte pas d’argent public, d’où un projet qui ampute des espaces sportifs et patrimoniaux pour introduire commerces et logements.

Le sujet est sensible et face à la pression, la Mairie a décidé de poursuivre la concertation. Alertée par l’annonce de notre débat, elle a aussitôt diligenté une conférence de presse pour en atténuer la portée. L’élément positif est cette poursuite de la concertation qui autrement aurait dû s’interrompre avant la fin février.

Avec habitants et usagers du stade, nous demanderons que cette concertation reprenne à partir des données du cahier des charges, lui- même issu de la première séquence de rencontres avec les habitants, lesquelles n’ont reçu aucune écoute.

De la crédibilité de la parole politique

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A Bordeaux, une élue de la liste municipale de droite, a déclaré au cours d’un débat sur le logement (sujet crucial à Bordeaux en raison de l’enchérissement considérable de l’immobilier) que « vouloir être propriétaire relevait de l’ancien monde ».

Dépassé, carrément ringard, le souhait d’avoir sa maison ou son appartement à soi ? Sans doute, s’il s’agit d’une volonté trop précoce : nombreux sont les jeunes ménages qui se sont endettés et n’ont pu acquérir qu’un bien situé à des kilomètres de leur lieu de travail ; ils s’interrogent aujourd’hui à la fois devant la lourdeur des traites et devant le frein que leur logement constitue à leur mobilité professionnelle, condition bien souvent de réussite et d’avancement.

Mais, y a-t-il plus légitime, à mi-parcours, de vouloir être chez soi, aménager à sa famille un cadre plaisant, chaleureux et conforme à ses goûts ? Et surtout celle qui proclame la ringardise de la propriété l’applique-t-elle à elle même ?

Que nenni ! Pour se colorer en Bordelaise à son arrivée dans notre ville et vivre dans un confort que nul ne lui reproche de parti pris, elle a aussitôt fait l’achat d’une maison dans un quartier central. Mais de grâce qu’elle ne proclame pas pour les autres l’inverse de ce qu’elle pratique pour elle-même !

Au cours du même débat, cette élue, décidément facétieuse, a proposé comme solution à l’immense problème bordelais du logement (16% seulement de logements accessibles aux revenus de 80% des Bordelais) a proposé « de construire des appartements plus petits », sans préciser ce qu’il en était du sien -ce qu’au demeurant on ne lui demande pas- mais surtout en allant en contradiction complète de la volonté de l’ensemble des édiles de la ville qui, au contraire, souhaitent faire revenir à Bordeaux des familles et non seulement des « ménages » composés de personnes isolées.

Moralité : mieux vaut ne rien dire, ne pas se poser en spécialiste universelle en vue de quelque « delphinat » que ce soit, que de dire sans savoir et surtout de prescrire ce qu’en aucun cas on n’applique à soi-même. La crédibilité de la politique est à ce prix.

Suite de ce billet en commentaire en date du 12 avril


« LR », vous avez dit « LR » ?

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C’est désormais chaque jour qu’Alain Juppé illustre pour les Bordelais sa conception de la démocratie. Et ce sont ses adjoints qui en font ne priorité ces dernières semaines les frais.

Un jour, il nomme, il désigne, il distribue des fiefs ; un autre, il tance, menace du cachot qui ne fera pas silence. Après la double désignation de la dauphine, à la Mairie et à la candidature dans la belle circonscription dont je suis l’élue, quelques voix se sont exprimées pour rappeler que d’autres candidats se verraient bien dans la bataille.

Selon notre cher quotidien régional, dès lundi dernier, avant le Conseil Municipal, les coupables de ces prises de parole non autorisées ont été réunis, tancés et sommés de se taire pour exprimer quoi que ce soit d’autre que sa dévotion au chef.

Pas besoin de changer d’initiales. On murmure que le parti  « LR » pourrait devenir « Les Royalistes ». Tout à fait entre nous, ce serait plus adéquat.

 

 

 

 

Pluie dans le jardin

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Pluie dans le jardin après une demie-journée de bon travail jardinier. Pluie de presque été, paisible, lourde, qui arrive comme une bénédiction des coupes et plantations des heures précédentes. Un calme de ville heureuse, vidée de toute presse, quelques notes tombant d’une fenêtre, des gloussements de pigeons, et ce petit bruit des gouttes pianotant sur le sol, comme des doigts tout petits sur un clavier.

Le sortilège des acanthes et de leur cycle rapide, se renouvelle une fois de plus. C’est maintenant le temps des grandes hampes crevant les parasols de feuilles, droits, par petits groupes désordonnés, verticalisant en quelques jours le regard horizontal du ras de jardin. Dans toute la maison, les fenêtres sont ouvertes pour emmagasiner ces heures comme on fait provision d’instants et de calme. A terre, les toutes premières fleurs de marronniers, minuscules taches de blanc rosé, la tignasse irrégulière de  la pelouse, plus rustique que nature, mal poussée, mal coupée mais vivace, rustique, amicale aux pieds et à la course du chien.

Le ciel recommence à bleuir, les doigts de l’eau s’interrompent un à un, signifiant la fin de cette courte rupture entre le faire et le dire. Le temps maintenant d’écrire.

 

Pour la France, pour la Gauche

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Élue à plusieurs reprises sous le dossard du Parti Socialiste, je suis fière de le porter, aujourd’hui comme députée, hier comme ministre déléguée. Je pense même que c’est dans les périodes difficiles qu’il faut le porter d’autant plus haut et avec plus de force.

Dans une Europe fragilisée par les difficultés économiques et la crise des réfugiés, tous les partis de gouvernement sont aujourd’hui secoués. L’un vient aujourd’hui même d’être gravement désavoué, entraînant la sortie – plus grave encore – du Royaume Uni de l’Union Européenne.

De tous ces gouvernements, le nôtre est sans discussion celui qui se situe le plus à gauche. Ses engagements sont clairs mais il a, comme cette fois tous les autres, à affronter le poids de la réalité. La faible croissance (la nôtre se situera cette année dans la moyenne européenne) n’autorise pas autre chose qu’un grand sérieux budgétaire. Pour autant la courbe du chômage s’inverse enfin, malgré les stratégies politiques de deux syndicats et en premier lieu du MEDEF.

Les critiques sont plus aisées que l’effort, plus aisées aussi à traduire dans les médias que les résultats. Avec la grande majorité des élus socialistes, je ne suis pas prête à les subir sans non seulement résister, mais réagir, c’est à dire expliquer, démontrer, porter ce qui a été fait au Gouvernement comme au Parlement.

Que l’on ne croit pas que chacun d’entre nous n’ait pas de réserves sur tel point ou sur un autre : nous ne serions pas socialistes sinon. Mais ce qui nous unit, hier comme aujourd’hui, est sans commune mesure plus fort que ce qui nous divise ou même ce qui nous interroge

C’est pourquoi les 13 parlementaires PS de la Gironde* ont choisi de s’exprimer autour de plusieurs ministres du Gouvernement ce mercredi 29 juin à Bordeaux,  fief de l’un des 13 candidats aux primaires de la droite dont les propositions ultra libérales suffisent à démontrer que notre ancrage est, lui, bien à gauche.

Je vous invite à venir nombreux pour cet enjeu collectif (Athénée municipal de Bordeaux, 18h 30). Les interventions seront suivies d’un débat avec la salle, républicain et respectueux de chacun, ce qui est l’esprit même de notre Gironde et de la Nouvelle Aquitaine toute entière.

Soyons unis, soyons forts, soyons libres.

 

*Florent Boudié, Michèle Delaunay, Sandrine Doucet, Martine Faure, Pascale Got, Conchita Lacuey, Arnaud Leroy, Philippe Plisson, Marie Recalde, Alain Rousset, Gilles Savary (députés)
Alain Anziani, Françoise Cartron, Philippe Madrelle (sénateurs)

La base sous-marine, sanctuaire d’histoire contemporaine

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S’il y a bien à Bordeaux un monument chargé d’histoire, c’est la base sous-marine. Ce monumental bâtiment, indestructible par n’importe quelle technique, a été construit en 22 mois entre 1941 et 1943 par l’Allemagne nazie pour y accueillir des sous-marins allemands et italiens et nous devrons un jour consulter les archives militaires allemandes conservées à Fribourg, pour en écrire toute l’histoire.

Des milliers d’ouvriers, réquisitionnés dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO) et de l’organisation Todt, ainsi que des prisonniers de guerre ont contribué à sa construction ; ce furent en particulier plus de 3000 républicains espagnols dont 70 y périrent.

C’est ce monument au béton noirci que la ville de Bordeaux vient d’acheter au Grand Port maritime pour l’euro symbolique. Jusque-là rien que de très favorable. Plus discutable la décision qui vient d’être prise en conseil municipal d’en faire une Délégation de Service Public et de le confier au secteur privé. C’est le cas déjà dans notre ville pour de nombreuses structures comme par exemple et de plus en plus souvent des crèches mais la DSP à enjeu culturel est une nouveauté. Elle est d’ailleurs très sélective car elle suppose un droit d’entrée de 7 millions d’euros (pour réalisation de travaux) qui élimine de fait tous les acteurs culturels associatifs.

Le « contrat de concession » qui est proposé aux candidats délégataires (en fait, l’un est déjà ciblé, comme souvent), volumineux et pesant ouvrage, n’aborde pourtant qu’en quelques lignes le caractère mémoriel du lieu et ne dit pas un mot de l’ardente obligation de le respecter et de le magnifier.

Le monument des Républicains espagnols, édifié à leur initiative en 2012 à proximité de la base, est cité avec la mention « à ménager dans la mesure du possible (…) ou le cas échéant proposer des hypothèses de relocalisation satisfaisante ». C’est bien maigre : l’histoire et la mémoire de ce lieu devraient constituer un chapitre entier des obligations culturelles imposées au futur délégataire. Tout incite pourtant à la mémoire et au symbole : sa massivité de plomb de la construction, la noirceur du béton enfoncé dans l’eau invitent à parodier Baudelaire: « l’Histoire est un temple où de vivants piliers/ laissent parfois sortir de confuses paroles/ l’homme y passe à travers une foret de symboles .. ».

Tous ceux qui ont vu ces massives alvéoles de béton, le petit clapotement sombre de l’eau qu’elles dominent ont été frappés de l’étrange magie de ce lieu. Il y a dans le souvenir mêlé de la guerre, du combat des Républicains et de ces eaux tristes quelque chose de wagnérien bien propice à un lieu culturel mais où la dimension mémorielle doit être instamment conservée.

On dit (je ne sais si cela a jamais été confirmé) que des ouvriers ont été emmurés dans ce béton. En tout cas, la base sous-marine a quelque chose d’un sanctuaire. Nous ne devons jamais oublier le sacrifice et la souffrance des hommes.

Juppé, entre ascèse et ivresse

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Alain Juppé porte ces derniers mois à une sorte de sommet le soporifisme maîtrisé et bien souvent élégant de son discours politique. En ce moment, plus qu’à tout autre car il s’est habilement paré (en contrepoint du petit Nicolas) du manteau de Grand Rassembleur, de la droite évidemment, de la gauche éventuellement, et du milieu naturellement.

Ces derniers jours, le désormais candidat aux Primaires, épuisé de tourner cent fois dans sa bouche sa petite phrase désastreuse, prononcée après qu’un camion de 19 tonnes a roulé à Nice sur 84 personnes : « Si tout avait été fait, ce drame aurait pu être évité », s’est aussitôt rétabli dans son habituelle sémantique.

Sitôt ses conseillers consultés, sitôt fait : le voilà qui convoque à Paris une conférence de presse. Le Point reprend largement la dépêche de l’AFP « ni angélisme, ni surenchère » . On pourra juger dès le premier paragraphe de la force du discours et de l’opérationnalité des propositions. Les « arguties » sarkoziennes sont pour tout jamais effacées comme sont réduites au néant depuis longtemps les positions « abracabrantesques » d’un Jacques Chirac.

Devant une telle maîtrise, indispensable de passer le verbe juppéen sous une lunette barthésienne. Pour précision, il s’agit bien du verre de lunettes de Roland Barthes et non de la lunette du terrain de football que gardait avec vivacité Yohan barthes(se) , comme l’avait suggéré par sa prononciation le même petit Nicolas.

A Bordeaux, où hors ministère ou temps de campagne nationale, il donne toute sa mesure, Juppé prône en tous lieux la « modération ». Pour exemple, le vin de nos prestigieux vignobles, constant dénominateur de la politique locale. Juppé, qu’il s’agisse de la « fête du vin » ou de celle de la « Fleur » de haute tradition girondine, de la « cité du vin » ou même, lors d’un écart, de Carlsberg, sponsor de l’Euro2016, se situe « entre ascèse et ivresse ». Je condense, j’en conviens, une pensée exprimée sur un même ton égal au cours de centaines de discours, mais en aucun cas, je ne la trahis. Entre ascèse et ivresse, il y a, je le confirme, un long chemin et une position médiane, et celle-là est la bonne !

Reconnaissons-le, mes sources sont moins riches, concernant la sexualité ; ceci malgré une parole osée au moment où l’opinion française a basculé sur le mariage entre personnes de même sexe. Juppé a exprimé devant une France médusée, « qu’après y avoir longuement réfléchi », sa position avait sensiblement évolué et qu’il ne s’y opposait plus, mais conservait toute sa réserve s’agissant de l’adoption par les  personnes susdites.

Sur la sexualité elle même, en l’absence de sondages récents sur l’opinion publique française qui a depuis longtemps oublié le rapport Kinsey, sa parole est plus rare. Je la traduis pourtant  avec confiance : il se situe à mi-chemin « entre débauche et abstinence » mais, pour éviter tout soupçon de radicalisme, ajoute que « la question mérite attention, au regard des différentes pratiques, situations , qualités des personnes concernées ». La sexualité doit-elle être regardée d’un même oeil entre sujets masculins, féminins ou de même sexe ? Eh bien, là aussi d’autres paramètres (signalés plus haut) doivent bien évidemment  être examinés avant de se prononcer.

A son arrivée à Bordeaux, plus encore son retour du Québec (« J’ai changé ») Juppé a confirmé sa position générale de n’être jamais, dans son expression , violemment de quoi que ce soit, fût-ce du centre C’est un homme du « juste milieu » sans l’être tout à fait  et s’il prône régulièrement le « changement de braquets », cela demeure une métaphore ou plutôt un conseil à ceux qui sont affrontés au lourd quotidien de la réalité.

Après cet éclairage néo-barthien, vous ne lirez Juppé d’un même oeil, ni ne l’écouterez d’une même oreille ; jamais plus vous ne vous brancherez lors de ses discours, en mode « vie intérieure ». Et vous aurez raison… Car à tout moment, à la moindre occasion, vous pourrez le découvrir, sortant de ses gonds, le verbe haut et le teint pâle, vouant aux gémonies quelque membre de son opposition ou quiconque ayant pu le contrarier. Le Juppé nouveau est plus contrôlé qu’il n’était déjà au collège de Mont-de-Marsan, mais il n’a pas changé. « Supérieur », il était, supérieur, il demeure.

Comme le Bordeaux…

 

 

 

 

La démocratie empêchée

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Ces derniers mois nous ont démontré, non que les civilisations sont mortelles, nous le savions, mais que la nôtre, ici et maintenant, était menacée. C’est dans cette crainte et autour de la République et de ses valeurs, que j’ai ouvert ma 10ème lettre de députée et mon compte rendu de mandat ce 15 septembre.

Quelques personnages installés les premiers dans la salle, parmi les Bordelais -nombreux- qui s’étaient déplacés, et un groupe d’une trentaine de perturbateurs tentant d’entrer de force, m’ont confirmé dans l’idée que notre démocratie était aujourd’hui empêchée. Je n’avais prévu pour cette réunion annuelle ni filtrage, ni le moindre appui policier, tellement cet exercice, relevant du devoir des élus envers leurs électeurs, me paraissait ne pouvoir cette année comme les précédentes, être la cause d’aucun trouble.

Cette trentaine d’individus faisant un forcing bruyant à la porte de « la maison du combattant » m’a obligée à demander l’appui de la police pour que la salle ne soit pas envahie. Je l’ai fait à un extrême contre coeur, après qu’un de mes assistants parlementaires, a été frappé par derrière, à la tempe et sur le côté de la tête Le public, fait de « vrais gens » de tous âges, commençait de s’inquiéter, l’atmosphère jusqu’alors et comme toujours respectueuse, quelquefois vive mais sans remous, était rompue. Nous avons pu mener la réunion mais sans la liberté, la gaieté mêlée au sérieux, l’intérêt réciproque aux échanges, de tous mes compte rendus de mandat.

Non, ce n’est pas la première expérience, mais c’est la première période où cette expérience se renouvelle systématiquement. Un café politique en mai, la réunion « Pour la France, pour la gauche » autour de Stephane le Foll en juin, la réunion de Colomiers fin aout qui n’a pu se tenir que grâce à d’importantes mesures de sécurité, et jusqu’à ce modeste compte rendu de mandat, ont été systématiquement perturbés, sans autre fin que d’empêcher les élus ou les Ministres en responsabilité de s’exprimer. Peut-on encore parler de démocratie ? Le « vivre ensemble », c’est aussi le « parler ensemble », expliquer et s’expliquer, et pour les élus, rendre compte.

Il n’est pas concevable pour moi de m’exprimer, de tenir une réunion, sous protection de la police. D’autant que cela ne correspond nullement, en tout cas à Bordeaux, à l’atmosphère des relations au quotidien entre les élus et leurs concitoyens. Dans la perspective de ce compte-rendu de mandat, j’ai consacré des heures à distribuer ma « Lettre » dans sa version papier qui contenait l’invitation à la réunion, la remettant directement à tous ceux que je croisais où qui m’ouvraient leur porte, répondant à ceux qui venaient vers moi pour me saluer, me dire qu’ils aimeraient discuter davantage, dire ce qui n’allait pas, pas une fois, je n’ai rencontré l’hostilité ou l’insulte, telle qu’elle s’est exprimée aux occasions évoquées précédemment.

Car qui sont ces perturbateurs, utilisant des méthodes que je croyais révolues ? Le 15 septembre, avait lieu la manifestation contre la loi travail : les responsables syndicaux ont à Bordeaux dû l’interrompre car elle était perturbée par des agitateurs. Ce sont les mêmes -et en aucun cas les militants syndicaux- qui le même soir ont assiégé la pacifique « maison du combattant » et qui condamnent aujourd’hui la démocratie à n’être plus, sous la baguette de « communicants », que surenchères et propos clivants ou, en réaction, de prêches sans contenu, les uns et les autres amplifiés et repris par les médias comme des balles au tennis.

Cette forme de démocratie, qui empêche les contacts et les échanges directs, où l’on fiche, via des logiciels, les électeurs pour pouvoir les abreuver de mails et de messages, me fait peur. Je suis en politique pour 1-mériter la confiance 2-etre utile, 3-rendre compte.

En médecine, ces « 1,2,3 » étaient applicables facilement. En politique, ils sont aujourd’hui brouillés, empêchés, ou pire, bafoués. Aux électeurs de les exiger.

 

 

 

 

Salle des fêtes du Grand Parc : 24 ans et quelques heures de pur mépris

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24 ans de fermeture, dont 21 au cours des 4 mandats d’Alain Juppé, faut-il encore s’étonner des trois heures de retard de notre grand Maire qui devait « lancer » le début des travaux de réhabilitation de la « Salle des fêtes »,  mon combat de dix années ?

Malgré la chaleur plombante (31°) et l’âge avancé des quelques poignées d’habitants attendant l’arrivée du 1er édile, lazzis et quolibets allaient bon train devant la façade toujours emmurée de cette construction de 1965 inscrite à l’inventaire des monuments historiques de notre ville. L’un avançait qu’Alain Juppé espérait profiter des crédits de notre dernière loi sur l’archéologie, un autre s’amusait d’entendre l’adjointe de quartier exprimer son « impatience » à voir ce bel équipement ouvert aux habitants, un autre encore y allait franchement d’un grand rire quand l’adjoint à la culture assura se souvenir des concerts mythiques donnés dans cette salle … alors que celui-ci était à l’âge des premiers vagissements.

Pour ma part, j’ai quitté la scène à 15 h 40 (soit une heure 10 après l’heure programmée), suivie de peu de la députée Sandrine Doucet et de Vincent Feltesse. Les fronts perlaient et rougissaient et, petits groupes par petits groupes, les plus fervents admirateurs du Maire ayant épuisé les réserves de boisson du buffet, rejoignaient des cieux plus cléments..

A l’heure où j’écris, je ne sais rien de l’apparition ou non du Maire, non plus que des motifs évoqués pour excuser son retard ou son absence. Ratage complet donc pour ce « lancement des travaux » dont on se demande d’ailleurs comment il aurait pu être matérialisé, le lieu demeurant obstinément fermé, et quel en était le sens autre que de pure communication.

Triste pour ce quartier si longtemps abandonné, dont Alain Juppé n’a découvert l’existence qu’à la suite de deux, puis trois, campagnes départementales perdues malgré un long ancrage à droite. Triste pour la « salle des fêtes », expression positive d’un temps où Bordeaux croyait à la culture dans les quartiers (le Grand Parc est un quartier à 80%  social) et où Jacques Chaban-Delmas avait installé tous les équipements dont Alain Juppé n’a toujours pas vraiment compris le caractère structurant.

« Ma » salle des fêtes et sa fresque aux 28 848 petits carreaux de mosaïque, désertée une fois encore, abandonnée sous le soleil comme dans une scène de western après le passage des indiens, attendra bien quelques mois encore. Mais plus que jamais, je déplore qu’Alain Juppé ait refusé ma proposition (2012) qu’elle soit achetée par le Conseil Général : elle serait aujourd’hui ouverte aux Bordelais et aux habitants de ce quartier de grande et ancienne mixité sociale.


Métropole : ne pas se tromper d’enjeu

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Des deux questions issues de mon patrimoine auvergnat « Combien ça coûte et à quoi ça sert ? », ne  nous a été posée ce vendredi 2 décembre, lors du dernier Conseil de Métropole à Bordeaux, que la première : « Combien ça coûte et à qui ? »

Question importante dans les temps difficiles que nous vivons, mais qui, détachée de la seconde, n’est que pingritude et défense d’intérêts locaux. « A quoi ça sert ? », ou plutôt « à quoi ça doit servir, une Métropole ? »,  personne n’a seulement abordé le sujet.

Il y a la réponse décalquée du « combien ça coûte ? » qui est : « ça sert à coûter moins cher ». Par la mutualisation (et au passage la réduction) des services et des équipements, ça sert à faire payer à l’ensemble des habitants de la métropole, des équipements répartis plus ou moins équitablement sur l’ensemble du territoire métropolitain. Par derrière, se dessine une autre question : est-il bien raisonnable de faire payer aux habitants de Cenon (1300 euros de niveau de vie moyen) les équipements (en l’occurrence le Grand Stade) que Bordeaux, la ville la plus riche (1750 euros de niveau de vie moyen), a eu l’imprudence de décider pour des raisons de prestige ?

Notre réponse a été « non », ce n’est pas raisonnable, d’autant que le transfert du Grand Stade à la Métropole s’est fait en calculant avantageusement pour notre ville, la compensation des coûts qui allaient avec, comme l’a démontré le grand argentier de notre groupe, Matthieu Rouveyre. La culpabilité en revient au fait que le Président de la Métropole est aussi Maire de Bordeaux, et que les élus métropolitains sont désignés au prorata des majorités dans chaque ville mais non au suffrage universel.

Mais je veux aller plus loin, ce que j’illustrerai d’un autre exemple parmi ces transferts. Pour moi, la finalité d’une Métropole est de répartir les équipements de prestige, susceptibles de mobiliser autour d’eux fierté et dynamique positive, entre les différents quartiers et communes de son territoire et de réduire ainsi les fractures entre communes pauvres et riches, comme entre quartiers défavorisés et quartiers nantis. Qui a seulement pensé à évoquer cette question, seule capable d’éviter ghettoïsation et révoltes des laissés-pour-compte ?

C’est ce qu’avait fait Jacques Chaban Delmas en installant dans un quartier à plus de 80% d’habitat social (le Grand Parc), une piscine olympique ouverte aux compétitions internationales. Cette piscine qui a vu la victoire du Bordelais Jean Boiteux aux championnats du monde de 1952, était l’emblème de ce quartier. Sur la célèbre place Tourny, au coeur de Bordeaux, un panneau a indiqué pendant des décennies « Quartier du Grand Parc » et au dessous « Piscine olympique ». Il chauffait le coeur de tous les habitants du nord de Bordeaux.

Qu’a fait le Maire suivant, Alain Juppé, après 15 ans de mandat où cette piscine est demeurée fermée ? Il a réduit de près de 55% la surface de baignade ! Adieu trophées, adieu articles de presse à l’occasion de chaque compétition : la Grand Parc a perdu son identité sportive et une part importante de son attractivité pour les Bordelais qui allaient y nager.

Cette monumentale erreur n’a pas empêché de justifier à grand renfort de paroles verbales lors du Conseil du 2 décembre, l’intérêt d’un équipement olympique dans la métropole. Ce qui est totalement légitime, mais justement, nous l’avions ! Que n’a -t- on conservé celui qui existait et qui était situé précisément dans un vaste quartier où il drainait à la fois énergies locales et fierté, et où il était moniteur de mixité sociale !

Le futur nouveau « stade nautique » à dimension olympique, aujourd’hui purement sur papier, sera situé à Mérignac, ville dynamique qui en rien ne démérite pour qu’y soit localisé ce flambeau du sport métropolitain. Mais quelle faute historique, sociale et financière, de n’avoir conservé en 2007, comme cela était parfaitement possible au prix d’une réhabilitation beaucoup moins coûteuse qu’une création et surtout socialement beaucoup plus utile, la dimension olympique et donc métropolitaine du quartier du Grand Parc ?

Réfléchissons au sens des Métropoles, ces territoires favorisés en eux-mêmes : l’enjeu décisif est pour elles un enjeu d’équilibre entre les territoires qui les composent, tournant radicalement le dos aux ghettoïsations des quartiers à population fragile en y implantant des équipements de prestige autour desquels ils puissent trouver une identité nouvelle.

 

 

La parité a petite mine dans les rues de Bordeaux

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Moins de 10% de noms féminins dans les rues de Bordeaux. Mon légitime orgueil de Bordelaise s’en est une fois encore ému lors du dernier Conseil municipal et j’ai remis à Jean Louis David, en charge de la commission biographie une liste de noms de toutes époques et, on en conviendra de toutes sensibilités politiques, pour remédier à ce regrettable état de fait. Je remercie au passage mes maîtres en histoire bordelaise et girondine, Anne-Marie Cocula, Michel Suffran et Severine Pacteau de Luze de m’avoir suggéré des noms auxquels ne n’avais pas pensé ou fourni des notes sur certaines trop peu documentées dans les manuels

Mes propositions sont donc celles-ci, sans ordre ni préférentiel, ni chronologique

  • Monique Gouzik-Lapeyre qui a fait un legs majeur au Secours Populaire
  • Simone Noailles, adjointe de Jacques Chaban Delmas, dont le nom manque inexplicablement au quartier du Grand Parc
  • Georgette Plana, chanteuse et actrice
  • Paulette Merval, chanteuse d’opérettMarceline Desbordes-Valmore, poète
  • Marie Le Jars de Gournay, écrivain et fille spirituelle de Montaigne
  • Claire Mauriac, mère de François Mauriac
  • Jeanne de Lartigue, épouse de Montesquieu
  • Jeanne de Lestonnac, religieuse béatifiée, nièce de Michel de Montaigne
  • Gilberte Martin-Méry, Conservateur en chef du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux (1951-1985)
  • Arlette Higounet-Nadal, historienne et première femme élue à l’Académie Nationale des Sciences, des Belles Lettres et Arts de Bordeaux
  • Alice Delaunay, députée à l’Assemblée constituante et inspectrice générale de l’Education où elle a introduit l’apprentissage précoce d’une langue étrangère
  • Philippine de Rothschild, viticultrice
  • Manon Roland, égérie des Girondins et femme de Jean-Marie Roland de la Platière
  • Thérèse Bouquey, épouse d’Elie Guadet et guillotinée pour avoir caché les Girondins dans la période de l’emballement de la terreur. Je l’avoue, pour l’oubli où elle est tenue au regard de son héroïsme, elle compte parmi mes préférée
  • Maréchale Moreau, femme du Général de la Révolution Jean-Victor Moreau
  • Marguerite Eberentz, résistante, morte à Dachau

J’ajoute deux noms, sans lien avec Bordeaux, mais que notre ville s’honorerait de célébrer :

  • Sophiz Scholl, jeune étudiante allemande, décapitée pour résistance au nazisme
  • Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis

Amies bordelaises (et au delà), à vos souvenirs, à vos livres, élargissons la liste et donnons à notre ville cette élégance de célébrer les femmes à l’égal des hommes. Peut-être même arriverons-nous un jour à convaincre la municipalité de donner à la « Place des Grands Hommes », l’heureux contre-point d’une « Place des femmes illustres ».

Par une mansuétude particulière, les messieurs sont acceptés à concourir pour enrichir nos propositions.

 

Des voeux très chaleureux pour une année particulière

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Des voeux très chaleureux à l’orée d’une année particulière et je remercie tous ceux qui y ont assisté, majoritairement des citoyens bordelais très divers ce qui montre que notre ville est ouverte au dialogue et à l’échange.

Année particulière en effet et je pense d’abord à l’Europe, malmenée par les menaces de Donald Trump, l’expansionnisme de Vladimir Poutine, le brexit et les positions de la Turquie qui font qu’elle n’est plus en capacité de rejoindre l’Union Européenne. L’Europe ne peut désormais plus compter que sur elle même et nous ne devons jamais oublier qu’elle est pour nous notre meilleure assurance-vie.

Année particulière, est-il besoin de la préciser, pour notre pays à l’orée d’un nouveau quinquennat et de nouveaux mandats législatifs.

Cette rencontre a été l’occasion de résumer mes grands engagements lors du mandat qui s’achève et qui fut pour moi scindé en deux périodes, ministérielle et parlementaire avec des axes forts : la transition démographique, la santé qui est la finalité de toute la démarche écologique et qui est un combat d’égalité, mais aussi le soin, l’hôpital et la sécurité sociale.

Il ne s’agissait pas d’une réunion politique mais d’une occasion de mieux se connaitre et d’échanger des paroles agréables comme le sont les voeux. Ces occasions ne sont pas si fréquentes et veulent dire que nous nous tenons à disposition si les belles choses que nous nous souhaitons ne se réalisaient pas. Les voeux sont d’abord un moment d’amitié et de partage.

Je les renouvelle ici. Que 2017 soit libre de drames et qu’il soit pour chacun de vous l’occasion de bonheur personnel et de réussite professionnelle.

A Bordeaux, la « longévité heureuse » tarde un peu…

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J’ai proposé, à l’occasion de la présentation du « plan piscines métropolitain » qui permettra de rattraper l’immense retard de la ville de Bordeaux en cet équipement majeur (4 piscines à Bordeaux !), qu’une ville de la métropole au moins s’empare de l’idée de chauffer une matinée par semaine une piscine à 3 degrés supplémentaires afin que les âgés aient plus de facilité à s’y plonger et à nager ou y pratiquer la gym aquatique.

La natation est un sport parfaitement équilibré et bénéfique pour les seniors car il ne met pas leurs articulations à la peine. De même la gym aquatique qui, grâce au vieil Archimède et à sa « poussée » facilite la mobilisation.

La réserve que beaucoup m’exposent est la sensation de froid qu’ils ressentent en entrant dans l’eau, laquelle perdure pendant le bain et en raccourcit la durée. La solution est simple. Les âgés étant le plus souvent retraités ils peuvent bénéficier de plages horaires ne correspondant pas aux moments de plus grande affluence.

Vincent Feltesse, dans ma période de Ministre, m’avait adresse des images des équipements sportifs japonais à destination des seniors, particulièrement nombreux dans ce pays. Tout y est conçu pour les inciter à plus d’activité physique et donc.. à améliorer encore leur longévité. Il a renchéri sur ma proposition, simple, assez peu coûteuse et très  efficiente.

J’avais fait il y a quelques années cette proposition au Maire de Bordeaux dans le cadre de mes « propositions mensuelles pour le bien être des Bordelais ». Il n’avait pas donné suite comme le plus souvent, malgré le caractère purement positif et non « politique » de chaque proposition. Mon espoir est aujourd’hui qu’une ville limitrophe de la métropole s’empare de l’idée et s’inscrive ainsi dans la dynamique « Ville amie des Ainés » qui est inscrite dans la partie programmatique de la loi d’adaptation de la société que j’ai eu l’honneur d’élaborer et que notre Maire tarde un peu à lire et à mettre en oeuvre pour le bien des 55000 Bordelais de plus de 60 ans .

Après l’ « identité heureuse », je plaide à Bordeaux, comme partout « la longévité heureuse »

Vide sanitaire : un drame pour les petits éleveurs de canards

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Je suis atterrée du deuxième vide sanitaire imposé aux éleveurs des Landes, alors que la vaccination des canards contre la grippe aviaire est possible et efficace
C’est un drame pour les petits producteurs, c’est au contraire une chance assez macabre pour les gros producteurs qui se fournissent massivement à l’étranger et vont étrangler la production traditionnelle locale.
Je tiens mes informations sur la vaccination de notre prestigieux laboratoire de virologie du Chu De Bordeaux et j’ai écrit au ministre de l’agriculture pour l’informer des données scientifiques qui m’ont été communiquées et plaider pour un essai de vaccination de masse.
C’est un enjeu majeur pour ceux qui comme moi soutiennent la production locale, artisanale et traditionnelle. Malheureusement le sujet reste tu, y compris par ceux qui se disent engagés dans la promotion des circuits courts et d’un élevage de qualité.

 

voir aussi ma lettre au ministre stephane le foll en date du 28 mars sur la  page « assemblée de ce blog »

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