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Logement : les chiffres sont têtus

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Treize mille demandes de logement conventionné en 2011, 3 ans d’attente, et Bordeaux scotché autour de 15% de logement sociaux alors que le minimum légal est de 20%.

Ces chiffres résument la gravité du problème dans notre ville. S’y ajoute la mauvaise répartition de ces logements sociaux aggravant la ghettoisation croissante des quartiers.

Nous en parlerons ce soir à la maison cantonale de La Bastide avec Jean Yves le Bouillonec, responsable du pôle logement dans l’équipe de François Hollande.

Jean Yves fait partie de ces députés qui m’ont rendue fière, en arrivant à l’Assemblée, de faire partie de ces élus. D’une incroyable compétence, ne parlant jamais pour ne rien dire, gros travailleur, il n’est pas dans le groupe des stars de la politique. Et si c’était une preuve de grande qualité ?


Inauguration du Mémorial pour les Républicains Espagnols

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Samedi matin se tenait à la Base Sous Marine de Bordeaux, la commémoration du 81e anniversaire de la IIe République Espagnole et l’inauguration du Mémorial, à l’initiative de Monsieur José LOPEZ et de l’association du Mémorial pour les Républicains Espagnols présidée par Joan FABRA-GRATACOS.

Alain ANZIANI, Philippe MADRELLE, Emmanuelle AJON, Martine DIEZ étaient également présents pour cette commémoration symbolique au pied de l’immense Base Sous Marine construite par plus de 3000 espagnols contraints de fuir leur pays, dont 70 sont morts d’épuisements.

A la tribune, Michèle Delaunay n’a pas caché son émotion face à cette barbarie nazie qui entraina la souffrance de milliers d’espagnols mais aussi de français et étrangers obliés de participer à ce chantier morbide.

 

Premier matin du reste de ma vie

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Le jour se lève sur les murs oranges de l’ancien ministère des affaires sociales et c’est une interrogation, un voeu plutôt, presque une prière qui me réveille : puissé-je recommencer à écrire.

Depuis quelques jours impossibilité d’écrire sur ce blog, d’écrire tout court. Ce ne sont ni les événements, ni les chiffres qui ont manqué mais sans doute « le temps de cerveau disponible », celui que Patrick Lelay voulait utiliser à vendre ou à consommer de la pub sur TF1. Est-ce d’ailleurs « le temps de cerveau » ou au contraire le temps de son repos, le temps de vague où j’imagine les synapses se remettre à entrelacer leurs petites mains, à chercher ailleurs pour y trouver un doigt ami branché sur autre chose que l’immédiateté.

Toute la nuit -enfin un morceau- celui sur lequel j’ai été réveillée par le jour- a été occupé d’un étrange rêve : un malade mental, suivi à dix ans d’intervalle et que se dégradait et la personne à ses côtés, toujours la même (époux, épouse, médecin ?), qui vivait ses comportements chaque jour plus étranges et qui étaient en passe d’en faire une sorte d’épave grotesque que l’on devrait bientôt cacher.

Et aussitôt, dans cet étrange décor des hautes façades oranges de la partie ancienne du ministère des affaires sociales aujourd’hui réduite à l’entourage d’une petite cour où donnent mes deux fenêtres, j’ai pensé à Bordeaux.  Pas mon Bordeaux privé, pas même mon jardin qui s’éclaire lui aussi dans une gamme dense de verts frissonnants, mais ce Bordeaux politique dont nous parlions hier soir avec Vincent et Bertrand. Ce que j’ai voulu rendre matériel dans la ville, ma permanence parlementaire, comment la faire évoluer dans la nouvelle configuration qui est la nôtre ? La faire bouger ? L’installer ailleurs ? La faire vivre dans la même harmonie suractive qui fut celle de la campagne ?

Et puis, ma pomme. Après presque deux années de campagne (cantonale, primaires, présidentielle, législative), retrouver le fond. Le retrouver, pas y tomber ! Et retrouver le fond c’est bien davantage monter dans cette part du cerveau qui conçoit, qui se projette, qui met en forme et, finalement, qui écrit.

 

 

Scène de la vie ordinaire à Bordeaux

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Moment joyeux hier au Parc Rivière de Bordeaux. Le Maire avait invité par voie de presse les seniors à partager avec lui une « marche active » et rendez-vous avait été donné à 10 heures dans ce bel endroit.

Pour une fois dès le samedi matin dans ma ville,  je rejoins le jardin à 10 heures pile. Marche et éxercice physique sont la clef de la prévention non seulement de la fonte musculaire mais du maintien du capital cognitif. Oui, et c’est une des découvertes essentielles des recherches sur le vieillissement, les informations montant des muscles et de l’intention même du mouvement sont capables de reconnecter des neurones qui se laissaient un peu aller… Je ne manque donc aucune occasion d’en parler et d’illustrer cette thérapeutique somme toute assez simple et sympathique.

A la porte, je croise mon Maire qui repartait déjà, les journalistes sur ses talons. Cet excellent homme (je parle du Maire) avait devancé l’horaire pour être bien sûr qu’aucun dangereux gauchiste ne serait sur la photo du top départ. Vieille habituée de ces pratiques, j’en avais fait le pari : je l’ai une fois de plus gagné !

Il n’empêche, je salue ce sportif de petit fond  et l’invite à poursuivre la marche avec moi. Sans autre explication car les bienfaits en sont précieux dès son âge et le mien.

Je rejoins donc le groupe. Très réduit et à forte dominante des militants ump over-sexagénaires du canton dont j’ai été pendant 8 années l’élue. Les commentaires ne tardent pas :

- « Mais qu’est-ce qu’elle fait ici, celle-là ? A-t-elle même reçu l’invitation de not’ Maire ? »

Je me retourne et ferme le caquet de la dame, réputée pour son tempérament particulièrement acariâtre mais faisant toujours bon office au premier rang des conseils de quartier.

- Vous pensez bien, Madame, que le Maire de Bordeaux qui est un homme d’Etat ne ferait pas une telle faute de méconnaitre les usages républicains et d’omettre de m’inviter à toutes occasions !

La voilà dans la difficulté de douter de la qualité d’homme d’Etat de son hérault. Elle continue pour autant de grogner et d’invectiver ces socialos de grand chemin qui tels de vulgaires torchons se mêlaient aux nobles serviettes du quartier Tivoli.

Lasse de ses grognements, je me retourne avec un avis médical, tout aussi exact et approprié que les bénéfices de la marche nordique:

- Savez-vous bien, Madame, que tous les travaux actuels démontrent que l’irascibilité, la médisance, la rancoeur abrègent de dix années l’espérance de vie ?

Le ton était docte et sérieux. Pas assez sans doute pour convaincre ma mégère. Je décidai de mettre aussitôt une dernière couche :

- D’ailleurs, avez-vous fait depuis longtemps un scanner ?

Le petit groupe, qui n’était guère que d’une douzaine, finit de passer de la marche active à la marche trainante puis à la dispersion pure et simple.

 

 

Chers vieux

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Vous, je sais pas, mais moi, j’en suis sûre. J’ai reçu personnellement un courrier du Maire de Bordeaux, à mon adresse d’inscription sur les listes électorales.

Ce courrier fort civil au demeurant, je dirais presque cordial, me saluait pour mon âge et me proposait à ce titre de retirer en la Mairie de notre ville mon « pass senior ».

J’ai pensé d’abord qu’Alain Juppé saluait ainsi mon action ministérielle et mon engagement pour cette belle cause de l’âge. Las, il n’en était rien puisque tous mes proches et amis, nés avant 1948 avaient eux  aussi reçu un courrier personnel strictement identique.

Incrédule, je poursuivai mes investigations et j’allai de surprise en étonnement à découvrir que c’est bien l’ensemble des Bordelais de plus de 65 ans qui ont reçu un courrier timbré leur étant personnellement adressé.

Ce qui fait un total appréciable de 11 122 courriers. Je me suis tout d’abord réjouie qu’un nombre aussi élevé des ressortissants de mon Ministère habitent notre belle ville et soient en bons citoyens inscrits sur les listes électorales; pour autant, j’en suis venue peu après à regretter que notre pays n’ait plus la chance d’avoir un Ministre des postes : celui-ci se serait réjoui de l’apport substantiel et répété du Maire de Bordeaux à son budget.

 

Responsabilité

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Si l’abstention est une première interrogation nous concernant tous, la défaite d’hier en est une autre, interpellant la gauche et singulièrement le parti socialiste et ses alliés.

A Bordeaux, cette défaite était prévisible. Multi-annoncée, je dirais presque promise, elle n’en est pas moins particulièrement sévère. Notre programme y est pour peu. Tourné sur l’avenir et animé d’une forte volonté de réduction des inégalités dans une ville qui compte 20% de pauvres tels que définis par le montant de leurs revenus, il peut être conservé et j’engage d’ailleurs les Bordelais qui liront ce billet à le faire car nous aurons dans les 6 années à venir à en défendre la justesse par nos propositions comme par nos oppositions.

Notre responsabilité en effet est aujourd’hui plus grande que jamais dans une ville où le vote de gauche a constamment progressé depuis 2007 et où il est majoritaire dans toutes les élections à l’exception de l’élection municipale. Nous serons 7, 7 seulement, pour porter la voix  de cette gauche au sein d’un Conseil Municipal de 61 conseillers (dont 2 représentants du FN) en face d’un Maire clairement mis sur orbite pour la candidature à l’Elysée par l’importance de son succès. Unis, nous le sommes déjà, mais nous devrons être forts dans ce multiple enjeu.

Dans la communauté urbaine ensuite. Là, il demeure la chance d’un deuxième tour et notre première responsabilité est d’appeler les électeurs qui nous sont proches à se mobiliser et à voter massivement pour la gauche pour lui donner un vrai pouvoir dans une assemblée où perdurera la cogestion. Ambares, Floirac, Parempuyre, Pessac, Merignac, Saint Medard en Jalles sont concernés et tiennent une bonne part du nécessaire rééquilibrage à gauche qui nous garantira de défendre ce qui a prévalu sous les présidences de gauche en terme de logement social, d’environnement, de relations avec les délégataires publics et aussi avec ce nouveau défi de la transition démographique en tête duquel je voudrais hisser notre territoire.

En France, je redoute comme tant d’entre nous la place montante du Front National. D’ores et déjà, le Parti Socialiste retire ses listes là où il est arrivé 3ème pour conforter le candidat républicain le mieux placé. Ce n’est pas chose facile pour une liste qui est à quelques points de son concurrent ump mais nous y souscrivons sans hésitation. Le « tripartisme » dont se rengorge Marine le Pen est détestable, parce qu’il est synonyme de repli sur soi dans un monde qui ira de l’avant sans nous. Je regrette que l’ump n’en ait cure et oublie 2002 et l’élection de Chirac avec 82% des voix.

Pendant la campagne bordelaise, notre proximité avec les écologistes et les radicaux de gauche a été totale. L’enjeu qui est le mien de la transition démographique s’inscrit de manière parfaite dans le développement durable. Le besoin de proximité dans les villes, les enjeux de santé environnementale et sociétale, la volonté de faire de Bordeaux une ville à énergie positive -comme le fait notre jumelle Münich-, ont été portés avec le même enthousiasme par les uns et les autres. Si la gauche se rassemble, y compris dans son aile gauche, faisant taire ce qui la divise au regard de ce qui la rassemble, nous pouvons sinon effacer, du moins largement atténuer la blessure du 23 mars.

De retour à mon Ministère dès le lendemain du scrutin, comme je l’ai fait pendant toute la campagne, je reprends les affaires en cours. Des moments positifs comme hier un colloque sur les enjeux de la longévité pour la recherche et les sciences humaines font reprendre de la hauteur. Un autre à venir dans la semaine avec le lancement avec Michel Sapin de notre plan métiers pour les métiers de l’âge et de l’autonomie. Le travail est un grand thérapeute.

 

 

 

 

 

 

Le plus beau de nos jumelages

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Le Maire de Bordeaux « réactive » le plus prestigieux des jumelages de notre ville : Munich, la capitale de la Bavière. Ville de 1 500 000 habitants, pleine d’histoire mais plus encore de présent et d’avenir avec une force économique considérable.

Munich, c’est la fête et la capitale de la bière, mais c’est surtout Siemens et BMW (Bayerische Motoren Werke), très présents l’un et l’autre dans la ville sans en détruire le moins du monde la qualité de vie et l’attrait.

Ce jumelage a aujourd’hui 50 ans et cet anniversaire est l’occasion d’un cocktail à la Mairie. Oserais-je avouer que j’aurais préféré voir en ce jour la ville pavoisée aux couleurs bavaroises, initiative fort peu coûteuse mais à laquelle nos « jumeaux » auraient été très sensibles. J’avais proposé ce signe au Maire pour les 45 ans du jumelage en 2009. Hélàs, mon courrier était demeuré sans effet et sans réponse.

Les Bavarois ont été très marris du sommeil de près de 20 ans où Alain Juppé a tenu ce jumelage, semble-t-il pour une question de préséance lors d’une visite de l’ancien Premier Ministre à Munich. Je le tiens des édiles locaux, je n’étais pas moi même présente. Les consuls d’Allemagne en notre ville m’ont régulièrement témoigné de leur regret de ne trouver aucun écho au renouveau de ce lien.

Mieux vaut tard que jamais et j’espère que ce jumelage sera bien vivant, c’est à dire impliquera fortement la population. Echanges entre les opéras, les clubs de sports, les étudiants, les « seniors ».. Munich offre toutes les raisons d’attrait. Le vin et la bière ne sont pas les moindres mais certainement pas les seuls.

Je l’avoue, je suis très attachée à ce jumelage où Gabriel et Alice Delaunay ont joué un rôle moteur. Il a fait l’objet d’un livre de Laurence Pacchiano (éditions l’Harmattan, 2009) où cette belle histoire est contée de manière détaillée.

Une vraie belle aventure qui ne demande aujourd’hui qu’à s’ouvrir sur les XXIème siècle et l’Europe.

Déclaration d’amour à la Garonne

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J’utilise ce vocabulaire par dérision. Tant d’hommes politiques ont déclaré leur amour à leur ville pour n’avoir qu’une envie: la quitter. Je me souviens d’Alain Juppé décoré d’un T-shirt « Bordeaux à coeur », comme tous ses colistiers, pour quelques mois après remonter à Paris (est-ce vraiment « monter »?)  au contraire de ses promesses. Ce n’est pas le sujet.

La Garonne, ce long et lourd fleuve d’or brun qui traverse Bordeaux, après avoir fréquenté sa rivale Toulouse, donne tout son sens à notre ville. Son nom, bien que les historiens en discutent toujours, mais en tout cas son sens profond. Un homme de ma connaissance disait « la géographie l’emporte toujours sur l’histoire ». Ô combien il avait raison : non seulement elle l’emporte mais bien souvent en décide. Les Maires d’une ville qui méconnaissent cette règle trahissent leur territoire.

Bordeaux, sous une chaleur mauriacienne (personne, comme lui, n’a décrit la touffeur estivale de Bordeaux, et le mot était à moitié un alibi pour exprimer que le jeune Mauriac étouffait dans toutes les contraintes de cette ville, différentes de ce qu’elles étaient dans la description de « préséances » mais toujours réelles comme en témoignent bien des votes légitimistes de cette ville.

J’ai laissé dans le vide le début de ma phrase. Je n’en ai pas regret : c’est ce à quoi incite le cours d’un fleuve.

Bordeaux aujourd’hui ne respire qu’à cause de son fleuve. En bordure l’air file, rafraîchit les corps et élève les esprits. Sur le miroir d’eau, les enfants jouent et s’aspergent alors qu’ils grilleraient sur la pierre nue et leurs parents, en les quittant des yeux, ne peuvent résister au « fleuve impassible », son flegme apparent, ses courants qu’on devine et qu’il y a deux jours des nageurs ont affronté.

La Garonne, tantôt d’or comme le Tage, tantôt de bronze, mon fleuve élu, que tant de marins ont remonté ou descendu, que les navires n’ont jamais tout à fait quitté grâce à l’obstination de quelques-uns que je salue sans avoir besoin de les nommer.

L’un d’eux me dit souvent, une ville, un paysage sans fleuve, sans intimité avec l’eau, qu’il s’agisse d’une rive ou d’une voie, ne sont jamais tout à fait complets.

Une ville est par essence un port. Celui d’où l’on vient, auquel on aspire, que l’on quitte et que l’on retrouve, fût ce soir de sa vie.

 


Trajet de la ligne D du tram : histoire d’un combat

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Depuis ses prises de position en 2007, Michèle DELAUNAY, Députée de la deuxième circonscription de la Gironde, n’a pas changé d’avis et a toujours défendu un autre tracé plus cohérent que celui de la rue Fondaudège et le cours de la Libération.

Cet engagement sera régulièrement réaffirmé autour de trois points clés :

- Oui au tram pour son intérêt environnemental et parce qu’il désenclave des quartiers et communes entières de la CUB

- Non au trajet Fondaudège – Cours de la Libération pour préserver au maximum les artères commerçantes de notre ville qui soutiennent la vie de quartier et la convivialité urbaine

 - Oui au trajet sud (Capdeville – Caudéran) qui dessert 45 000 habitants de Caudéran et n’entraîne que des modifications acceptables rue Capdeville

En 2011, Michèle DELAUNAY rencontre à plusieurs reprises commerçants et riverains et attire l’attention du Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux, Vincent FELTESSE, sur les revendications des riverains à savoir le nombre de stations de tram, la révision du plan de circulation, la question des expropriations et de l’indemnisation des commerçants ou encore des interrogations sur la vie de quartier et des commerces.

Elle a bien entendu relayé ses positions et ses engagements en participant personnellement à la concertation.

En novembre 2011, alors que le Maire de Bordeaux donne le coup d’envoi d’une opération de soutien financier aux commerçants avec le lancement du marché de Noël avec une bûche géante symbolisant le commencement du tracé du tramway rue Fondaudège, Michèle DELAUNAY relance les alternatives possibles à ce tracé.

En décembre 2011, lorsque le Préfet de la Gironde, Monsieur Patrick STEFANINI signe l’arrêté d’utilité publique, la mobilisation continue et l’association TransCub se fait porte parole du mouvement.

Après que le rapporteur public a conclu à l’annulation des déclarations d’utilité publique de la ligne D et du tram-train du Médoc, relevant un certain nombre de lacunes en particulier concernant l’évaluation économique des projets et le nombre de personnes transportées, le tribunal administratif vient à son tour d’invalider le projet.

Michèle DELAUNAY prend acte positivement de ce jugement et salue l’action citoyenne de TransCub. Elle espère que le Président de la Communauté Urbaine saura utiliser ce délai supplémentaire pour étudier toutes les solutions alternatives, proposées depuis de nombreuses années, tant au niveau du tracé que du mode de transport.

Le Maire de Bordeaux n’avait pas hésité à reporter les travaux en 2010 avec une arrière-pensée électorale. Il eut sans doute été utile de ne pas les commencer tant qu’un recours demeurait suspendu sur l’avenir de ces projets.

 

 

Alain Juppé et la privatisation des autoroutes

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Lors d’une réunion de bureau précédant la séance plénière de @lacub du 19 décembre 2014, Alain Juppé a envisagé la possibilité de la privatisation d’un tronçon de la route Bordeaux-Arcachon (A 63, tronçon Bordeaux-Salles) pour financer la dernière portion de la rocade bordelaise.

-La CUB n’a pas, selon son Président, les moyens de cofinancer avec l’Etat, dans une proportion de 50%, les travaux nécessaires à la mise à deux fois trois voies du dernier tronçon de la rocade de Bordeaux. L’Etat ne peut lui-même aller au-delà des 50% en raison d’un déficit sur l’entretien des infrastructures (AFITF) qui est en grande partie la conséquence de la privatisation des autoroutes par le gouvernement Villepin, pour un prix reconnu comme très faible (14MRD€).

-Aujourd’hui Alain Juppé envisage d’amplifier un peu plus cette privatisation alors qu’ on reconnaît presque unanimement son caractère délétère pour l’Etat en terme de rapport coût-bénéfice et en terme d’entretien. Un péage sur 40km entre Bordeaux et Arcachon viendrait ainsi financer les travaux sur la rocade évalués pour la nouvelle métropole à 80 millions d’euros.

La proposition du Président de la CUB (laquelle devient au 1er janvier « Bordeaux Métropole ») appelle plusieurs commentaires.

-L’Etat se verra, si cette proposition est suivie d’effet, un peu plus dépossédé du bien public et les citoyens devront s’acquitter d’une facture qui ne leur revient pas. Les Bretons ne sont pas seuls à être attachés à la liberté de circulation sur leurs routes et en particulier à proximité des villes où un péage pénalise d’abord ceux qui sont obligés de s’y rendre ou d’en sortir pour leur travail quotidien.

-Une fois la concession faite et la facture de la rocade payée, on ne reviendra pas sur la dite concession et l’utilisateur de l’A 63 continuera de payer au bénéfice d’un allocataire privé.

- Le montant des travaux de la rocade, qui justifie la proposition, est exactement celui acquitté par l’argent public dans le Grand Stade (80 millions) alors que cette structure bénéficiera à un club privé et aurait dû être financée par lui.

- Nous renouons, avec les péages à l’entrée des villes, à une tradition très ancienne, quand il fallait s’acquitter d’un péage pour franchir les portes des villes ou certains ponts. On était alors très loin de notre conception de la République et de la propriété collective qu’elle suppose et dont les voies de circulation sont une illustration emblématique.

- La proposition d’Alain Juppé donne un aperçu de ce que serait sa gestion des affaires de l’Etat s’il parvenait à sa tête. Dans ce domaine particulier des routes et autoroutes, je me rallie totalement à la teneur du courrier à Manuel Valls des 152 députés qui soutiennent le rachat des concessions autoroutières, évalué aujourd’hui à 25 milliards soit après 8 ans le double du prix d’achat. Le rendement financier de ces autoroutes est de 20%, ce qui correspond à un amortissement sur 5 ans (à noter que je n’ai pu signer ce courrier à Manuel Valls pour des raisons de timing mais que je m’y associe).

La gauche sera je l’espère très mobilisée sur ce sujet. Les priorités d’Alain Juppé pour les habitants de la Métropole ne sont pas les nôtres et nous l’exprimerons.

 

Rendre au Temple des Chartrons sa place dans le rayonnement de Bordeaux

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Oublié depuis trente années, le Temple des Chartrons, bâtiment patrimonial de Bordeaux, doit retrouver toute sa place dans la vie culturelle et spirituelle de notre ville. Le projet présenté au Maire de Bordeaux se situe en parfait respect de la laïcité, laquelle sépare radicalement l’Etat des églises, mais réunit croyants et non croyants, laïcs et religieux de toutes confessions, dans une même liberté de conscience.

 

Proposition au Maire de Bordeaux

A l’occasion d’un entretien, Michèle DELAUNAY a proposé le 16 février au Maire de Bordeaux, actuel propriétaire des lieux de par son mandat, de rendre au Temple sa noblesse et son attractivité, en renouant avec sa vocation culturelle, spirituelle et sociale.

Après avoir consulté personnellement les responsables des différents cultes et reçu leur assentiment à cette proposition, Michèle DELAUNAY soumet le projet de faire évoluer le Temple des Chartrons en un lieu de spiritualité et de dialogue inter-religieux, dans le plein respect de la laïcité. Pour mémoire, on rappelle que le Maire est également propriétaire des églises de la ville et subvient en partie à leur entretien. On rappelle également que le temple est officiellement désaffecté.

1-Tout d’abord,  la nouvelle définition de ce lieu viendrait concrétiser et amplifier de manière éloquente la démarche de Bordeaux-Partages, qui est unanimement saluée et se situe en parfaite adéquation avec l’esprit de notre ville. L’existence d’un lieu de rencontre, d’échanges, de conférences, de débats, est vivement souhaitée par les acteurs de Bordeaux Partages.

La qualité des lieux, leur noblesse mais aussi leur volume permettront de leur donner une dimension culturelle et spirituelle internationale.

Fidèles et non croyants, laïcs et religieux pourront ainsi mieux se comprendre et progresser dans la connaissance de ce qui les rassemble et fait leurs particularités. Ceci constituera en outre pour les jeunes des « travaux pratiques » complétant l’enseignement du fait religieux dans les établissements scolaires

 

2-Une dimension supplémentaire, celle de lieu de célébration commun, situera Bordeaux à l’avant garde d’une laïcité de dialogue et de concorde. Il matérialiserait un rapprochement interreligieux respectant l’identité de chaque culte mais manifestant que toutes rejettent que l’on puisse tuer, condamner, agresser, injurier au nom d’un dieu.

On propose ainsi que, dans des circonstances particulières nécessitant un lieu empli de solennité et de noblesse où les différents responsables des cultes puissent célébrer ensemble, comme ils le font par exemple dans des cérémonies endeuillant des fidèles des diverses religions (ex : catastrophe de Sharm el-Sheikh).

Les événements douloureux que notre pays vient de traverser (assassinat de l’otage en Algérie, attentats contre l’école juive de Toulouse, contre l’Hyper Casher, contre Charlie Hebdo) ont été l’occasion dans notre ville, de marches interreligieuses et de réunions laïques de haute signification. L’absence d’un « lieu neutre » n’a cependant pas permis de célébration commune où chaque responsable religieux aurait pu conjointement et dans les formes des différents cultes manifester leur convergence dans le rejet de ces événements.

De telles célébrations communes auraient une forte signification pour l’ensemble des fidèles de ces diverses religions, quel que soit leur âge et leur origine.

 

3-Dans cette même perspective, le temple pourra être mis à disposition des familles de Bordelais ou de personnalités extérieures ayant émis le souhait d’une cérémonie républicaine strictement laïque et/ou multi-confessionnelle pour les accompagner à leur mort. Ce type de lieu manque cruellement dans l’ensemble du territoire de notre pays et répond pourtant à une attente fréquemment exprimée.

Bien évidemment, cette démarche ne se réduit pas à des circonstances difficiles ou douloureuses, elle peut être liée à des événements solennels à caractère républicain (conférences de hautes personnalités nationales et étrangères, parrainages républicains), particulièrement en direction de la paix.

Ces exemples et ces orientations constituent un schéma pour la réflexion que chaque culte, comme chacun des citoyens et des élus de notre ville, viendra poursuivre et partager.

La laïcité sépare radicalement l’Etat des Eglises, mais elle a plus que jamais, dans un temps où les religions sont utilisées comme des armes ou des instruments, la mission de rassembler l’ensemble des citoyens.

 

Histoire

Le temple a été construit entre 1832 et 1835 après la Révolution et l’obtention de la liberté de culte. Les fidèles sont alors nombreux et la possibilité de bénéficier d’un fonds de soutien du Gouvernement « afin de procurer de l’ouvrage à la classe ouvrière » emporte la décision de construire un Temple d’envergure, en remplacement de lieux de culte exigus. Le financement est cependant majoritairement privé, issu des « grandes familles protestantes » qui connaissent alors leur âge d’or.

Le temple est achevé et consacré en 1835. La baisse de fréquentation des fidèles, la moindre influence économique et politique des protestants bordelais, font émerger l’idée de s’en séparer. Le Temple est finalement vendu « dans la douleur » par ses propriétaires en 1985 à la Ville de Bordeaux et désaffecté.

Il sert actuellement de dépôt pour les costumes et les décors de l’ONBA, ce qui n’est bien sûr pas en rapport ni avec sa valeur patrimoniale, ni avec sa place dans l’histoire de la ville et dans celle du protestantisme français.

 

Situation

Situé au 10 de la rue Notre Dame dans le quartier des Chartrons et à quelques dizaines de mètres du Cours Xavier Arnozan et des demeures des familles patronymiques du protestantisme bordelais et de leurs anciens lieux de négoce, le Temple des Chartrons fait partie du patrimoine classé de la ville et bénéficie d’un emplacement à la fois central et remarquable. Son intérêt, y compris touristique, est évident.

Après 30 ans d’oubli et d’un usage qui n’est ni à la hauteur de son histoire ni de sa qualité architecturale et de son emplacement au cœur du quartier emblématique de Bordeaux, le Temple des Chartrons doit retrouver sa place dans l’Histoire et la vie bordelaise.

 

Courrier AJ – 16022015

 

Le cours mystérieux du Limancet

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Minuscule promenade au Grand Parc, dans cette petit coin mystérieux où le Limancet pointe du nez, entouré d’une profusion de chants d’oiseaux et d’une végétation presque irlandaise..

Nous sommes à Bordeaux, le froid tombe sur la ville avant un week-end qui ne sera que pluie et grisaille. A la faveur de quelques éclats de soleil et de mon guide entre les guides dans ces quelques hectares de terre, Jean-Baptiste Borthury, nous voilà sur les traces du Limancet comme d’autres qui sont remontés aux sources de l’Amazone.

Le périple est plus modeste, la découverte n’est pas moins grande. Ce petit morceau de terre, totalement ignoré des services municipaux, pourrait être un des endroits les plus charmants de la ville s’il y avait là un édile de quartier doué de sensibilité et de curiosité esthétique .

C’est quoi, à propos le Limancet ? Un petit ruisseau qui a longtemps permis aux cressonnières du Grand Parc d’alimenter les marchés de la ville et bien au-delà. Le dernier de cet espace urbain à affleurer ciel ouvert pour la plus grande joie  de la biodiversité végétale et animale.

L’actualité, c’est que ce petit morceau de terre, difficile à découvrir est facile à recouvrir. Le Maire de Bordeaux a choisi de « densifier »  la ville et, dans le cas, d’ajouter du logement social là où il n’y en que trop. L’immobilier trépigne au Grand Parc et le Limancet est comme ces petits vieillards pleins de verve et de gaieté mais que la moindre brutalité peut anéantir et inhumer.

 

Départementales : l’urgence d’une commission d’éthique électorale

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Le  financement des campagnes électorales est bien heureusement réglementé et contrôlé. La nécessité d’un contrôle de l’adéquation entre l’objet du scrutin et le contenu des documents électoraux relève aujourd’hui de l’urgence. Prendre les électeurs pour des gogos fait partie des causes de désaffection de la vie politique.

Les élections départementales à Bordeaux et en Gironde constituent de ce point de vue un cas d’école. Après un premier document où les candidats de l’ump posaient sous la main bienfaitrice d’Alain Juppé (certains sont des jeunes gens de mon âge, déjà élus du temps de Jacque Chaban-Delmas, et dont on pourrait imaginer qu’ils ont une expérience propre et deux ou trois idées personnelles), voilà le temps des « réalisations » et des promesses.

Pas de chance, ni les réalisations, ni les promesses, ne correspondent en quoi que ce soit aux compétences et aux attributions des Conseils départementaux ! Pas non plus, à l’occasion, aux limites des territoires. Très clairement, le « communicant » en charge des documents a reçu une mission unique : semer la confusion auprès d’électeurs crédules, montrer l’omnipotence et l’omniscience de l’omni-Maire, préparer sa campagne aux primaires ump. Au passage, le dit-communicant tire grand bénéfice de l’opération, puisque le message et l’objectif sont communs à l’ensemble des candidats et les documents d’autant plus faciles à concevoir à la chaîne.

Un des points forts de ce programme ump pour le Conseil départemental est de « favoriser les déplacements doux dans la ville et de faire respecter le code de la rue ». Pour mémoire, ni la circulation, ni les pouvoirs de police capables de réglementer le fait que les piétons marchent sur les trottoirs et les voitures sur la chaussée, n’ont la moindre ébauche d’un soupçon de rapport, avec le Conseil départemental. Non plus que l’ « insécurité urbaine », la « favorisation des marchés de plein air » ou l’ « entretien des lieux de culte ». Consultez votre boite aux lettres : les documents ump sont à Bordeaux (et au delà, en Gironde) tous fabriqués à cette aune.

Quand à la venue du messie, elle est sous-entendendue au programme de ces candidats. Je crains pour autant que nous n’en ayons pas la même définition.

 

 

 

Ah, les droits des femmes !

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SuccesseurE de Chaban dans son siège de député et ayant eu le privilège de le connaitre presque familièrement, je me fais un for de participer aux cérémonies en sa mémoire.

Hier, au pied de la lourde statue sensée de représenter (il en frémit, lui qui fut si attentif à paraître toujours mince et alerte) , l’actuel Maire de Bordeaux se fit un devoir de déposer une couronne, très mortuaire d’allure. Il s’agissait du centenaire de la naissance de son prédécesseur,  si différent, et dont le souvenir fut longtemps laissé dans le silence. Une petite cérémonie suivit dans les salons municipaux où j’étais, il faut l’avouer, parmi les plus jeunes et surtout la seule représentante de la gauche bordelaise.

Chaban lui-même aurait eu à coeur d’en sourire et de le saluer. De faire hommage aussi au fait que j’appartenais à le gent féminine en cette veille de 8 mars. Y aurait-il eu meilleur hommage que de l’imiter, à défaut de l’égaler dans ces domaines ?

Ni saluée, ni citée dans notre quotidien. Eût ce été Gilles Savary ou Alain Rousset, le silence eût-il été le même ? C’est ce petit racisme quotidien qui témoigne d’un forte difficulté à considérer que les femmes ont même place en politique que leurs homologues masculins.

Pas grave mais un peu long, 70 ans après que les femmes ont enfin été appelées aux urnes.

 

#Bordeaux : nos quartiers retrouvent leurs couleurs !

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Quartiers et communes du « Grand Bordeaux » (c’est le nom que j’aurais voulu pour la métropole, à l’exemple du « Grand Lyon ») retrouvent à l’occasion des élections départementales leurs vraies couleurs.

A Bordeaux, d’abord où les Bordelais ont remarquablement résisté à la municipalisation à outrance de la campagne. Alain Juppé réquisitionnant la majorité de la surface des documents électoraux, trônant au milieu de candidats qui avaient l’âge et l’expérience de concourir en leur nom propre, et jusque sur les affiches officielles de certains d’entre eux. Dans les bureaux de vote, plusieurs électeurs ont demandé où était le bulletin de Juppé.

Sur ces mêmes documents électoraux, bilan et programme des candidats étaient principalement municipaux ajoutant à la confusion née de la nouveauté de ce scrutin : territoires agrandis, numérotion des cantons sans rapport avec la précédente, élection d’un binôme au lieu d’un seul candidat.

Au total : très bons scores de nos candidats sur les territoires considérés comme imprenables. Caudéran/St Augustin d’abord (25,16% pour Pascale Bousquet Pitt et Hubert Tortes st Jammes) et Bordeaux centre où Camille Hollebecque et Bernard Blanc, tous deux sans mandat ni campagne antérieure, ont obtenu un ballotage, puis un score de 37,95  %, ce qui est inédit dans ce fief.

Trois binômes élus. La palme d’or revient aux partenaires parfaits que sont Emmanuelle Ajon et Jacques Respaud qui ont réalisé le grand chelem (être en tête sur la totalité des bureaux de leur territoire) et dont le score total est de 59,80 % des voix.

Belle élection aussi de Clara Azevedo et Matthieu Rouveyre dans le canton très disputé de Bordeaux I avec 53,30% des voix. La campagne très professionnelle de Matthieu, sa présence avec Clara sur le terrain, l’amitié des habitants pour eux a permis de distancer le couple municipal formé par les adjoints Emmanuelle Cuny et Fabien Robert.

Election plus raide -mais d’autant plus belle- de Corinne Guillemot et Philippe Dorthe à Bordeaux IV, canton le plus au nord de la ville avec 50,36 %. Score serré qui témoigne d’une élection particulièrement disputée mais lié aussi, indirectement au mode de scrutin. Le « binôme paritaire » de ce nouveau territoire n’a pas permis à Jean-Baptiste Borthury, conseiller général emblématique du Grand Parc de se présenter et beaucoup d’électeurs ont sans doute été décontenancés de son absence. Saluons au passage sa totale loyauté vis à vis des deux candidats PS qu’il a soutenu. Jean Baptiste est l’une des personnalités sur laquelle repose le futur de la gauche à Bordeaux et j’ai été très fière qu’il me succède au moment où j’ai été nommée Ministre.

Je salue bien sûr les élus de droite, Jean-Louis David et Laurence Dessertine à Bordeaux centre et Pierre Lothaire et Geraldine Amouroux à Cauderan.

Ceci ne constitue pas une victoire pour le « laboratoire bordelais » d’Alain Juppé et ceci malgré son omniprésence dans la campagne. Gageons que nous le trouverons tout à l’heure au Conseil municipal quelque peu chafouin et peu enclin à nos propositions…

 


Bordeaux : une hausse d’impôts ni justifiée, ni juste

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Le 13 avril, le Maire de Bordeaux a fait voter en Conseil municipal une augmentation des impôts locaux (taxe d’habitation et taxe foncière) de 5%.

Cette décision n’est pas justifiée. Alain Juppé prend le prétexte de la baisse des dotations de l’Etat. Le Gouvernement prévoit, on le sait, 50 milliards d’euros d’économies entre 2015 et 2017 ce qui représente 4 % de l’ensemble de nos dépenses collectives. La dépense publique locale représente quant à elle un peu plus de 21 % de la dépense publique globale. C’est en référence à ce pourcentage que le Gouvernement a calculé l’effort des collectivités (11 milliards d’euros en 3 ans soit 3,6 milliards par an.

Ce chiffre est à mettre en relation avec l’ensemble de la dotation globale aux collectivités (36,5 milliards) dont il représente 10%.

Dix pour cent d’une masse totale de 21% amènent à la conclusion simple que toute augmentation des impôts locaux supérieure à 2 % ne peut être justifiée par la baisse des dotations. Je sais, c’est compliqué, mais les bons comptes font les bons contribuables à défaut de faire les bons Maires.

En reportant -et bien au delà- la charge de cette baisse de dotation sur les Bordelais -lesquels ont déjà été invités à participer à l’effort général par le biais de l’impôt national- le Maire exonère sa collectivité de tout effort pour au contrarie faire assumer deux fois par les contribuables, selon le principe de la double peine. Notons à propos de cette exonération d’effort que le budget municipal de fonctionnement augmente, le contraire de ce qu’imposerait la période que nous traversons.

Cette décision est également injuste : les Bordelais sont déjà largement imposés localement. Bordeaux est une ville chère par les montants des loyers et des prix de l’immobilier et cela n’est pas sans incidence sur le montant de la taxe d’habitation et de la taxe foncière puisque c’est, en fonction du marché que l’administration fiscale fixe la valeur locative de chaque bien, loyer théorique annuel. A Bordeaux, la valeur locative est très élevée (en moyenne 3 563 euros alors qu’elle n’est que de 3 098 euros à Toulouse, 3 051 euros à Nantes, 2 966 à Marseille et seulement 1 927 à Lille). Ainsi, selon les taux applicables, la valeur locative et malgré les abattements, le niveau de la taxe d’habitation moyenne situe Bordeaux en 3ème position des villes les plus imposées de France soit 696 euros (660 à Nantes, 634 à Lyon, 626 à Montpellier et 484 à Toulouse).

La Ville de Bordeaux ne peut pour autant s’enorgueillir de services publics de qualité. Les Bordelais sont en effet obligés de subir  le manque de logements sociaux, de places en crèche ou encore de piscines et l’abandon de projets pourtant annoncés comme prioritaires lors de la dernière campagne électorale comme la salle des fêtes du Grand Parc, la salle de danse de Ginko, les équipements sportifs de l’ancien marché Victor Hugo. Les habitants sont de plus en plus appelés à payer des services jusqu’alors gratuits comme le stationnement ou l’entrée des collections permanentes dans les musées.

Alors, que financent en réalité ces hausses d’impôts ? des dépenses somptuaires comme le Grand Stade, la Cité municipale ou la Cité des Civilisations et du Vin dont la participation de la Ville vient de passer de 13 à 31 millions d’euros et le mauvais choix général de partenariats publics privés qui grèvent au quotidien le budget global.

Ainsi, en alourdissant la pression fiscale sur les Bordelais, le Maire de la 3ème ville de France où les impôts sont les plus élevés, fait le choix du grand, du majestueux au détriment des services de proximité, du quotidien. Il fait surtout le choix du « fauxculisme » par l’usage d’un faux prétexte (la baisse des dotations) et de mauvais calculs (celui de la hausse qui correspondrait à la perte de dotation si tant est qu’on en acceptait le principe).

Je sais : ce billet n’est pas facile à suivre. Qu’on me pardonne en pensant qu’il n’est pas non plus facile à faire, mais dans ce domaine, il faut être responsable et précis. D’autant que le Maire comme son adjoint aux finances n’hésitent  pas à dénoncer le « matraquage fiscal » de notre Gouvernement.

 

Grand Port Maritime : un enjeu majeur pour tous les Bordelais

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Depuis la loi portant réforme portuaire de 2008, notre Port est devenu de « Port Autonome » « Grand Port Maritime ». Cela signifie qu’il fait partie des 7 Grands Ports à vocation nationale et internationale, bénéficiant d’investissements de l’Etat.

Il  est aujourd’hui le dernier de la liste avec un trafic de 8 à 9 millions de tonnes, La Rochelle l’ayant malheureusement devancé. Nous avons manqué une occasion remarquable en rejetant l’installation du terminal 4Gas qui lui aurait fait gagner 25% d’activité. A ce moment-là comme toujours le silence du Maire de Bordeaux a été assourdissant et le résultat n’en a été que plus désolant.

Lors du dernier Conseil Municipal de Bordeaux, le Maire s’est prononcé pour une rétrogradation de notre Port en « port d’intérêt régional », ce qui est ignorer complètement l’importance de ce grand ensemble portuaire dans l’ADN bordelais. La Garonne n’est pas la midouze (le fleuve qui irrigue Mont de Marsan), l’estuaire et le fleuve font partie du domaine maritime jusqu’au pont de pierre : le port n’a sans doute pas donné son nom à « Bord-d’eaux », mais il a justifié, installé et soutenu ce nom depuis que notre ville est ville.

Déclasser le port de Bordeaux, serait comme rayer de la carte en 2011 l’Ecole de Santé Navale : méconnaître ce qui fait à la fois la fierté des Bordelais et le rayonnement de la ville.

D’autant que… Navigation fluviale et portuaire retrouvent les couleurs de l’avenir avec les enjeux de la transition énergétique. Mais Alain Juppé n’est pas Colbert et ne prononcera jamais « Cabotage et transbordage sont les deux mamelles de la France ». Il aurait raison d’ailleurs : une armada de féministes lui tomberait sur le col.

Retour à plus de sérieux : qui aurait pensé que les croisières auraient redonné de la vigueur à notre port (et en particulier à sa partie urbaine) et à l’attrait touristique de la ville ? Certainement pas en tous cas nos édiles municipaux qui n’ont jamais marqué grand intérêt au Port et Juppé est en cela le digne successeur de Jacques Chaban Delmas.

Ne nions pas les réalités : le Port n’est plus ce qu’il était et il faut rebattre les cartes. Je suis persuadée que la nouvelle grande région va lui offrir des moyens de mutualisation et de mise en symbiose avec La Rochelle et Bayonne. Porteur du dynamisme économique de ce territoire de près de 6 millions d’âmes (pour la plupart biberonnées au vent de l’Atlantique), Alain Rousset ne manquera pas d’être le porteur de l’intégration de nos trois ports (dont 2 Grands Ports Maritimes) dans ce nouveau et bel ensemble.

Mon père m’a enseigné ce dogme, en l’illustrant en toutes occasions de mille exemples différents : « la géographie prime toujours sur l’histoire ». Cela vaut pour l’Histoire de demain. Le « GPM » de Bordeaux est et demeure un atout emblématique pour notre ville et toute notre région.

 

 

Large fleuve, maigre mémoire.

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Etriquée, petit bras, devant une plaque de même métal, la commémoration de l’esclavage et de la traite des noirs, est à Bordeaux une cérémonie municipale.

Il y a deux sens à ce mot : organisé par la Mairie, alors que comme à Paris, cette commémoration dont Christiane Taubira est à l’initiative, devrait être une manifestation organisée par l’Etat, selon son protocole et sous son drapeau. Le deuxième est simple : le Maire en décide l’ordonnancement et par exemple, établit qu’il sera seul -comme l’an dernier- à s’exprimer aux côtés  du Préfet. « Par le Maire, pour le Maire » définit à Bordeaux une cérémonie municipale. La traite des noirs qui saigna l’Afrique pendant 3 siècles et concerna tant de côtes et de pays va bien au delà.

Sauf que, cette année, il n’était pas là. Sauf que si il y a une commémoration qui devrait être ouverte à tous les représentants de notre Cité et de la nation,, c’est bien celle-là ; sauf que, ceux qui ont combattu depuis des années pour  cette célébration, pour la prise de conscience du passé négrier de notre ville, avaient plus grande raison de s’exprimer que ceux qui ont tardé à s’y résoudre.

Lors d’une des premières de ces cérémonies qui avait alors lieu au musée d’Aquitaine, le Maire avait même refusé la parole à Christiane Taubira, auteur de la loi du 21 mai 2001 qui fit de notre pays le premier à reconnaitre et commémorer l’esclavage et la traite des noirs.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été ce matin si étroit. Une trentaine de personnes dont beaucoup de retour du marché des Chartrons passaient là. Ils ont vu un groupe, l’uniforme préfectoral, une poignée de conseillers municipaux qu’ils n’ont pas reconnus, et s’en sont en suite allés comme ils étaient venus. sans gravité au plus beau sens de ce terme pour la mémoire de ce qui fut, sans joie de la diversité qui est aujourd’hui celle de notre pays.

Quel dommage, le temps était si beau, le fleuve si large, que l’esprit eût été aujourd’hui si étroit.

Port de Bordeaux : un enjeu économique et écologique

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Les grognons qui veulent réduire le Port de Bordeaux à la dimension d’un port régional  passent à côté de son double intérêt à la fois économique et écologique.

Le premier est le plus aisé à comprendre : entreprises, producteurs agricoles -céréaliers en premier lieu-, exploitants de la forêt, importent et exportent par la mer. Les hydrocarbures irriguent notre région par  cette même voie.

L’enjeu écologique n’est pas de moindre importance. Transport maritime et transport fluvial sont les modalités les moins gourmandes en énergie et celles dont l’impact climatique est le moins important. Ceci constitue pour le présent comme pour l’avenir un atout considérable au regard de l’inéluctable raréfaction et de l’augmentation du coût des énergies fossiles. S’y ajoute la dépendance géopolitique dont elles sont la cause.

Le trafic du port de Bordeaux chiffre à 9 millions de tonnes, une grande partie correspondant à des conteneurs (60 000/an en moyenne). En l’absence de desserte portuaire ces 9 millions de tonnes devraient cheminer par camions. Chacun correspondant en moyenne à 20 tonnes, ce sont 450 000 camions qui devraient se charger de la marchandise importée ou exportée.

Cet enjeu portuaire se double d’un autre, également de grand intérêt écologique : la possibilité d’acheminer les marchandises au terminal portuaire (ou de les en éloigner) par voie ferrée et celui-ci est en ce moment particulièrement crucial pour les trois grands ports de notre région (Bordeaux, La Rochelle et Bayonne). Le réseau de fret nécessite un entretien régulier. Si celui-ci n’avait pas lieu, dans 5 ans un tiers des voies seraient inutilisables ce qui porterait un coup très lourd à l’activité du port, particulièrement à l’activité céréalière, le réseau routier autour des trois ports étant d’ores et déjà saturé. L’entretien et la gestion du réseau de fret doivent être repensés et surtout assurés: ce fut un des sujets majeurs de la visite récente du Ministre des transports Alain Vidalies (27 avril). La voie ferrée d’Ambès, particulièrement conditionnelle de l’activité du terminal du même nom, demande ainsi 20 millions euros d’investissement qu’il nous faut absolument soutenir.

Un dernier aspect de l’enjeu écologique portuaire est la nécessité d’un dragage constant. Le Verdon lui-même à l’entrée de l’estuaire a besoin de ce travail continu pour assurer l’arrivée de navires de tirant d’eau. Plus bas dans l’estuaire, s’il n’y avait pas dragage, 90% du trafic serait interrompu en moins d’une année.

L’aspect écologique de ce dragage continu est complexe. Remuant les fonds, faune et flore sont perturbés mais le dragage ayant toujours lieu au même endroit et presque selon le même sillon cet aspect est limité à cette zone étroite. A l’inverse, la dragage assure le débit nécessaire au renouvellement de l’eau nécessaire aux espèces piscicoles.

Bordeaux possède un trésor, sa position géographique, qui lui a valu outre son nom, sa prééminence commerciale au XVIIIe siècle. Ce trésor et sa déclinaison maritime et portuaire méritent quelque effort pour en défendre l’intérêt multiple dans la compétition des métropoles européennes.

 

 

 

Conseil municipal : rapport cour des comptes sur la politique municipale à l’égard des personnes âgées

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Lors du Conseil municipal du 1er juin 2015 a été présenté le rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur le CCAS de Bordeaux et l’accompagnement à domicile des personnes âgées

En plus de remarques ponctuelles, Michèle Delaunay est intervenue sur deux dossiers où la politique municipale n’est pas à la hauteur de la récente inscription de la ville dans la dynamique « Ville amie des ainés »

-       les Résidences pour Personnes Âgées (ayant le statut de « foyers-logements », appelés désormais « Résidences Autonomie »)

  • Leur nombre est très insuffisant : 15 RPA, 656 places pour 50 000 Bordelais de plus de 60 ans dont 25% sous le seuil de pauvreté ; soit 1,3 places pour 100 personnes âgées. C’est un chiffre insuffisant. Deux nouvelles structures s’imposent à Bordeaux dans un délai bref  ; là comme ailleurs les investissements de proximité ne constituent malheureusement pas une priorité pour la majorité.
  • Si nous ajoutons les EHPAD, le taux d’équipement municipal de la Ville de Bordeaux est de 1,5 places pour 100 personnes âgées, dont le nombre comme on sait est en constante augmentation. Cela non plus n’est pas satisfaisant.
  • Baisse des crédits d’investissement de -83 % en 5 ans avec un chiffre indigent pour 2013 de 23 000 euros, largement financés par le FDAEC des conseillers départementaux, constamment appelés à contribuer (pour sa part, Michèle DELAUNAY a contribué chaque année pour des équipements essentiels manquants comme l’éclairage des couloirs..). A titre d’information, en 2014 les conseillers départementaux de Bordeaux ont versé 15 000 euros d’investissement et 15 000 euros de fonctionnement pour les RPA de la ville.
  • Faiblesse de l’accompagnement : pas de présence la nuit au sein des RPA, passage uniquement sur appel de détresse le week-end
  • Remplacement des gardiens des RPA par des dispositifs de télé-assistance, inaccessible en cas d’absence d’abonnement téléphonique individuel. On parle d’une aide de la Ville pour l’installation et l’équipement : les résidents interrogés disent n’en avoir ni reçu, ni même connaître son existence *.
-       Portage de repas
  • Le rapport présente un chiffre de 490 bénéficiaires en 2013 pour 50 000 Bordelais (dont 89% sont isolés, l’âge moyen est de 85 ans dont 6 centenaires, les 2/3 sont en perte de mobilité, 1/3 sont issus des services sociaux hospitaliers)
  • 56 repas par livreurs, 70 à 80 les jeudi et vendredi ; sur une amplitude horaire acceptable de deux heures, cela correspond à une minute et demie, transport compris par repas livré.  Cela ne permet pas le moindre contact social alors qu’il s’agit souvent de la seule occasion de parler de la journée pour ces grands âgés .
  • Les repas du week-end sont portés le jeudi ou le vendredi (!)  alors que, répétons-le, il s’agit de personnes isolées, en perte d’autonomie qui bien souvent ne voient personne.

On ne peut se contenter de ces chiffres et de ces résultats. La Ville s’est inscrite dans la dynamique Ville Amie des Aînés et Michèle DELAUNAY espère et compte que ces chiffres seront améliorés, à la fois sur les RPA et sur le portage de repas.

Elle a rappelé que la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement qu’elle a élaborée alors qu’elle était Ministre des Personnes Agées et de l’Autonomie permet aux Foyers Logement de bénéficier d’un financement de 1/2 Equivalent Temps Plein qui pourra venir combler le manque de présence de personnel auprès des personnes âgées.

 

* en réponse, l’adjoint en charge de la santé et des seniors et président du CCAS a affirmé que cette aide existe, sans toutefois apporter de précisions.  Des résidents lui ayant dit qu’ils n’avaient pas reçu d’aides, Michèle DELAUNAY l’interroge par courrier sur le montant de ces aides et le nombre de bénéficiaires.

 

Lien vers rapport Chambre régionale des Comptes

 

 

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